De Léré à Rharous, en passant par Niafunké, Tonka, Diré, Goundam, Tombouctou, les petites communes et les villages, l’économie est moribonde.
Et pour cause. Les populations de ces localités, en proie aux attaques d’hommes armés les dépouillant de leurs biens et pire, de leur vie, elles n’arrivent plus à organiser leurs foires hebdomadaires, ou vaquer librement à leurs occupations.
La région de Tombouctou est libérée des terroristes, mais, elle demeure toujours… terrorisée.
Selon des sources dignes de foi, et des témoins sur place, la situation qui prévaut actuellement dans la région de Tombouctou est dramatique. Et, leur constat est irréfutable puisque, vérifiable.
En effet, selon, nos sources, rien ne va en 6ème région. Parce que, là, il n’y a plus, depuis plusieurs mois, aucune possibilité pour les populations d’inter échanger, d’effectuer un quelconque commerce en dehors de leurs lieux de résidence. Cela, puisque, ces populations sont régulièrement (pendant leurs déplacements) attaquées par des groupes armés, les dépouillant de tous leurs biens et tuant froidement ceux qui résistent à leurs rassauts.
Ce fut entre autres le cas à Teberdje (situé entre Tombouctou et Rharous) et un autre entre Tombouctou et Goundam, le 3 avril dernier. Du coup, partout ou presque en 6ème région, le commerce et le troc de marchandises s’est arrêté. Seuls quelques rares téméraires osent de nos jours défier les murs de l’insécurité.
Aussi, la région de Tombouctou, vit principalement des produits de premières nécessités en provenance de l’Algérie et de la Mauritanie.
Hélas, coupés désormais de ces pays voisins, les habitants de la région consomment chaque jour qui passe, les maigres produits qui leur restent sur les marchés.
Conséquences de cette situation, l’argent est devenu rare dans la région et les populations ne tiennent le coup que grâce aux dons et à l’assistance de certaines ONG.
L’administration en panne
Aussi, dans la région, l’administration malienne n’est point présente. Des préfectures, aux services judiciaires, des écoles aux hôpitaux et centres de santés, des services financiers à ceux techniques, rien ne marche.
Tous (ou presque) les cadres de la fonction publiques aujourd’hui encore demeurent cantonnés dans les grandes communes urbaines, attendant qu’il y ait un peu plus de sécurité dans les petites localités où ils sont en réalité affectés.
C’est le cas de tous ces préfets qui résident, les bras croisés à Tombouctou (principalement) et refusent de regagner leurs postes dans les petites communes.
Entre temps, ils sont nombreux les cadres de la fonction publique à décrocher des emplois dans certaines ONG qui les payent en même temps que l’Etat malien.
Au même moment, au lycée de Tombouctou, plus de 20 enseignants ne sont toujours pas au rendez-vous. A cet établissement scolaire, les jeunes élèves n’effectuent quotidiennement que 2 heures de cours.
Concernant les écoles fondamentales, faute d’enseignants, elles fonctionnent péniblement dans les grandes commune urbaines, pendant que dans les petites, depuis 2 ans les classes sont fermées.
« Que vaut cette liberté dont nous jouissons actuellement, alors que nous manquons de tout ? » Nous interroge ce notable de Tombouctou que nos avons joint au téléphone.
Amer et très révolté, il conclura : « c’est vrai que nous ne vivons plus sous occupation djihadiste et ne subissons pas la charia, mais, celui qui n’a pas la liberté de mouvement et qui vit dans la peur et l’insécurité n’est vraiment pas libre. »