GENEVE - Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a appelé toutes les parties au Mali à laisser les enfants en dehors du conflit suite aux informations reçues par l'agence onusienne que des groupes armés dans le nord du Mali recrutent et utilisent de plus en plus d'enfants à des fins militaires.
Alors qu'il est difficile d'en établir le nombre exact, des sources fiables ont déclaré que le nombre des enfants engagés se comptait en centaines et semblait s'accroitre. « En juillet, l'UNICEF indiquait qu'au moins 175 garçons, âgés entre 12 et 18 ans, avaient directement été associés à des groupes armés dans le Nord », a déclaré vendredi l'agence dans un communiqué de presse.
L'UNICEF a demandé à toutes les parties au conflit, les responsables et les membres de communautés de s'assurer que les enfants sont protégés des effets néfastes du conflit armé et qu'ils ne participent pas aux hostilités. « Quand un enfant participe activement aux hostilités, que ce soit comme combattant ou dans un rôle d'appui, il est exposé à un risque élevé, avec un impact potentiellement négatif sur sa santé et son bien être à long terme », a expliqué l'UNICEF.
« Le recrutement et l'utilisation d'enfants de moins de 18 ans par les groupes armés sont interdits par la loi internationale et constituent un crime de guerre et un crime contre l'humanité si les enfants recrutés ont moins de 15 ans », a rappelé l'agence.
À travers le nord du Mali, le taux global de malnutrition reste l'un des plus élevés du pays, les écoles ont fermé pendant la majeure partie de l'année. Des dizaines de milliers de familles ont été arrachées à leurs foyers, exposées à la violence et à la détresse. Le choléra a fait surface le long du fleuve Niger.
La résistance des communautés est tendue à l'extrême et à la limite de la rupture, avec des conséquences négatives pour les enfants et les femmes. À mi août, l'UNICEF a à peine reçu 28% des 58 millions de dollars de son appel d'urgence pour 2012.