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Mali : La convention nationale à risque, suscitant la méfiance des uns, et souhaitée par d`autres (Analyse)
Publié le samedi 18 aout 2012  |  Xinhua




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BAMAKO (Xinhua) - Prônée par certains, mais à éviter pour d'autres, la concertation nationale qui s'annonce au Mali à un moment où le pays est scindé entre différents groupes armés (Ansar Dine, MUJAO, AQMI, MNLA) au nord et disputé entre différents courants politiques (pro-putschistes, anti-putschistes) et religieux au sud, risque d'être une poudrière au lieu d'être le gage de la stabilité tant recherchée par un pays dans la tourmente depuis le 17 janvier 2012.
Sa tenue dans le contexte actuel comporterait le risque d'un embrasement du climat sociopolitique au Mali. Un tel scénario à éviter à tout prix.

Les termes de référence de cette convention nationale, qui seront élaborés par une équipe technique mis en place par le Cabinet du Premier ministre malien de la transition, seront-ils acceptés par tous les regroupements politiques maliens ?

Une décision de la primature a créé le 15 août, un Comité technique chargé de l'élaboration des termes de référence de la convention nationale. Cette même décision a donné la composition dudit Comité, et en a nommé les membres avec comme président le Dr Adama Traoré membre de la Coordination des patriotes maliens ( COPAM) qui est un regroupement des pro-putschistes. Le rapporteur du Comité est du regroupement « IBK-Mali 2012 » Les autres membres sont : 1 du Comité militaire de Suivi de la Réforme des forces de défense et de sécurité ; 2 du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) ; 1 du Cadre de concertation des femmes des partis politiques ; et un expert dont la provenance n'a pas été précisée par la décision.

Le secrétariat du Comité est assuré par le Cabinet du Premier ministre, précise la décision. Dans cette composition on remarque l'absence des regroupements de l'Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS), du Coalition pour sauver le Mali ( CSM), du Front uni pour sauver la république et la démocratie (FDR) . Cependant, on note la présence remarquée et pesante du Haut conseil islamique, à un moment où est craint le risque d'une instrumentalisation de l'Islam pour lui faire jouer un rôle politique.

Toutes les forces vives maliennes auront-elles la possibilité de participer à cette convention qui se veut nationale et qui va être tenue à un moment où des composantes de la population malienne sur plus des deux tiers du territoire, se trouvent prises en otage par des groupes armés et risquent d'être les exclus de cette convention nationale, alors qu'ils ont leur mot à dire dans la construction nationale, au même titre que les populations du sud sur seulement un tiers du territoire national.

En outre, plus de 436 000 déplacés maliens dont 261.624 réfugiés enregistrés dans les pays voisins par le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et 174.000 Maliens déplacés internes, pourraient ne pas avoir voix au chapitre, dans cette conférence qui devrait rassembler toutes les composantes du Mali.

A noter que la Convention nationale convoquée pour la première fois par le président du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanogo, a été reportée par deux fois. Initialement prévue pour le 5 avril 2012, afin de résoudre les problèmes de la transition, notamment celui des organes de la transition et du président de la transition, elle a été reportée la veille pour insuffisance de préparation. Elle sera à nouveau annoncée pour le 21 mai, mais un accord intervenu entre la CEDEAO et le CNRDRE a permis au président par intérim Dioncounda Traoré, de continuer après la période d'intérim de 40 jours à partir de la signature de l'accord cadre du 6 avril 2012, et a consacré le retrait de la scène politique, du capitaine Amadou Haya Sanogo, en lui accordant le statut d'ancien chef d'Etat.

Mais les partisans du coup d'Etat n'ont pas renoncé à la tenue de la convention le 21 mai, où une manifestation populaire se termina dans l'agression du président Dioncounda Traoré dans ses bureaux du palais de Koulouba. Le président est retourné à Bamako, le 27 juillet après deux mois de traitement à Paris, et s'attèle à la formation d'un gouvernement d'union nationale. La question, c' est : le moment est-il bien choisi pour une convention nationale.

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