Le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) a annoncé dimanche "l’assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal", ville du nord-est de ce pays où des affrontements meurtriers ont opposé samedi les forces maliennes à des groupes hommes armés.
"Le représentant spécial du Secrétaire général (de l’ONU) et chef de la Minusma, Albert Koenders, condamne de la manière la plus ferme l’assassinat de deux civils et six officiels maliens au gouvernorat de Kidal", écrit la Minusma dans un communiqué transmis à l’AFP.
Elle ne fournit cependant aucune précision sur la date de ces assassinats, les fonctions ou identités des personnes tuées, ni sur les auteurs des assassinats. Sollicitée par l’AFP à Bamako, la mission onusienne a décliné tout commentaire.
Une source officielle malienne et une source internationale ont affirmé à l’AFP sous strict anonymat que les six "officiels" tués étaient les préfets de Kidal et de Tin-Essako (est de Kidal), ainsi que quatre sous-préfets de la région de Kidal. Des mêmes sources, parmi ces quatre sous-préfets, figure celui de la localité de Tinzawaten (également orthographiée Tinzaouatène), située dans le désert, à la frontière avec l’Algérie.
"Ce crime barbare est totalement inacceptable et les responsables devront répondre de leurs actes. Une enquête doit être menée rapidement afin de vérifier les faits et de traduire les responsables devant la justice", a déclaré M. Koenders, cité dans le communiqué de la mission onusienne. "La Minusma soutiendra tous les efforts dans ce sens", a-t-il ajouté, en
concluant par des condoléances "au gouvernement malien ainsi qu’aux familles des victimes".
Des soldats maliens et des combattants de groupes armés, dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg), se sont affrontés samedi à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, alors que le Premier ministre malien Moussa Mara y était en visite. Le bilan est de 36 tués, dont huit militaires, et une trentaine d’otages, selon le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga tandis que le
MNLA, disposant de combattants armés dans la ville, a parlé d’"une dizaine de soldats maliens morts" et de "30 prisonniers, dont deux blessés remis au CICR (Comité international de la Croix-Rouge)".
"Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes", a déclaré à l’AFP Moussa Mara, joint par téléphone. Selon lui, les "jihadistes" se sont "infiltrés" à Kidal "pour semer la terreur, pour participer au chaos aux côtés des autres groupes terroristes de la ville", a accusé M. Mara. "Il n’y a pas de petites mesures, nous allons les combattre avec les moyens nécessaires, a-t-il ajouté.
Selon le ministre Soumeylou Boubèye Maïga, l’armée malienne s’est battue samedi à Kidal contre "le MNLA appuyé par des éléments des groupes terroristes", qu’il n’a pas identifiés.
En plus des 36 tués lors des affrontements, il y a eu, selon lui, 25 blessés du côté des soldats maliens et 62 "du côté des agresseurs". Le MNLA a affirmé compter parmi ses "prisonniers de guerre (...) le directeur régional de Kidal, un préfet, le conseiller du gouverneur et 24 soldats dont des officiers, des hommes (du) rang et des cadres
d’administration".
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