Bamako- Les forces du Mali se préparent "à toutes les éventualités" à Kidal (extrême nord-est), où des affrontements meurtriers les ont opposées samedi à des groupes armés, a affirmé dimanche soir à Bamako le Premier ministre malien, de retour d’une visite dans le nord du pays.
A Kidal, chef-lieu de région, le gouvernorat a été attaqué samedi "par une coalition de forces" comprenant "des jihadistes, des terroristes, (...) avec l’objectif manifeste de détruire et d’attenter à nos vies", a déclaré le Premier ministre Moussa Mara à l’antenne de la télévision publique malienne ORTM.
"Nous avons apporté, avec les forces armées maliennes, des réponses appropriées. Aujourd’hui, les forces armées maliennes sont à Kidal, (elles) sont en train de se préparer à toutes les éventualités", a ajouté M. Mara, qui s’exprimait après un entretien avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta.
Le président Keïta n’a pas fait de déclaration à la télévision qui a montré des images de la rencontre. Il doit s’adresser lundi à ses compatriotes sur la situation dans le nord du pays, selon une source officielle. L’horaire n’a pas été communiqué.
Moussa Mara a expliqué à l’ORTM avoir rendu compte au chef de l’Etat de son déplacement dans les trois régions du Nord: vendredi à Tombouctou (nord-ouest), samedi à Kidal et dimanche à Gao (nord-est).
Son séjour a Kidal a été marqué par des affrontements entre les forces maliennes et des groupes armés qui, selon le ministère malien de la Défense, étaient le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) "appuyé par des éléments des groupes terroristes" non identifiés. Il y a eu plus de 36 tués, dont huit militaires et 30 personnes étaient retenues par les assaillants, d’après le gouvernement malien.
Par ces violences, "les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes. Nous allons mobiliser les moyens pour faire cette guerre", avait dit M. Mara à l’AFP depuis Gao.
Interrogé par l’ORTM dimanche soir sur le sort des otages aux mains des groupes armés à Kidal, il a affirmé que les autorités maliens étaient "en train d’employer tous les moyens" pour obtenir leur libération.
Selon lui, certains d’entres eux "ont été abattus froidement par les assaillants", certains blessés "ont pu être libérés" et "ceux qui sont en bonne santé sont entre les mains de leurs ravisseurs".
"Des discussions sont en cours, avec l’implication de la Minusma (mission de l’ONU au Mali), de différents acteurs, pour que leur libération puisse intervenir le plus rapidement possible", a-t-il encore affirmé.
"Ces discussions sont en cours. Nous les suivons pas à pas. Mais toutes les éventualités sont envisagées aujourd’hui. Nous sommes en train de remanier le dispositif sécuritaire, de le renforcer. (...) Nous sommes au début du commencement de quelque chose", a-t-il dit, sans plus de détails.
Dimanche, la Minusma a annoncé "l’assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal", sans plus de détails. Une source officielle malienne et une source internationale ont indiqué à l’AFP que les six "officiels" tués étaient les préfets de Kidal et de Tin-Essako (est de Kidal), ainsi que quatre sous-préfets de la région de Kidal.