Le Premier ministre était à Kidal ce samedi. Le chef du Gouvernement accompagné de plusieurs membres du gouvernement a rencontré au gouvernorat de Kidal les fonctionnaires signifiant ainsi le retour de l’administration dans cette localité.
Cette visite de Moussa Mara est intervenue dans un climat tendu caractérisé par des échanges de tirs entre l’armée malienne et les groupes rebelles ce qui n’a pas empêché le chef du Gouvernement de faire passer le message du Président de la République.
C’est donc une visite historique que le Premier ministre Moussa Mara vient d’effectuer à Kidal ce samedi 17 Mai 2014 malgré les agissements d’individus mal intentionnés qui voulaient empêcher cette visite.
Toute chose qui ne perturbe le moins du monde le Premier ministre qui revient sur la légitimité de sa visite :
Le Premier ministre Moussa Mara : « Animé par un seul souci qui est de faire en sorte que l’administration malienne soit présente avec le même niveau partout sur le territoire. Mon seul souci aujourd’hui c’est cela. Je suis venu à la tête d’une délégation d’une dizaine de ministres qui couvrent tous les segments de l’administration.
Pour venir simplement vous écouter récupérer vos difficultés, comprendre vos appréhensions, identifier avec vous les solutions pour faire en sorte que vous soyez dans les meilleures conditions de travail possible afin de simplement servir vos compatriotes. » (Pendant toute son intervention les coups de feu n’ont cessé à l’extérieur du gouvernorat)
Le Premier ministre reste donc très serein mais déterminé : « Le climat est instable l’environnement est instable, mais Inch Allah ca va aller.
Les hommes ont le moral, ils ont subi pas mal de difficultés ce samedi, pas mal de traitrise aussi puisqu’on ne s’y attendait pas.
On s’attendait plutôt aux mouvements des civils, des femmes, on ne s’attendait pas à une violation aussi flagrante de tous les accords qui ont pu être conclus ces derniers temps. Mais nous en tirerons les conséquences les plus idoines. Je pense qu’il est temps aujourd’hui que le Mali recouvre totalement sa souveraineté sur son territoire ».
Notons que cette situation à Kidal intervient au moment ou le Mali s’apprête à engager des négociations avec les groupes armés.
Moussa Mara se dit indigné face à cette situation inadmissible : « Les bruits de ces armes mettent en lumière la nécessité absolue que nous trouvions une solution à la question de la ville de Kidal. Nous ne pouvons pas continuer ainsi.
Soit nous pensons nous tous les acteurs de cette situation que le Mali est un et indivisible, que la souveraineté de l’état doit se traduire sur l’ensemble du territoire, et donc faire en sorte qu’à Kidal nous ne soyons pas dans un no man’s land qui ne dit pas son nom.
Que nous ne soyons pas dans un nouveau « Berlin » tristement célèbre.
Soit nous pensons que le Mali est un et indivisible à ce moment qu’on le résolve, soit qu’on nous dise que le Mali est un et indivisible à l’exception de Kidal, qu’on nous le dise.
Que je saches tous les signataires des accords de Ouagadougou ont reconnu d’abord le préalable de l’indivisibilité de notre pays, de la nécessité de la souveraineté de l’état sur l’ensemble du territoire.
Tous les signataires.
Nous pouvons discuter, nous pouvons dialoguer sans que nous soyons obligés d’être les témoins malencontreux d’échanges de tirs sur notre territoire.
La concession des armes ne constitue et ne constituera jamais une pression sur l’état malien.
Donc que ceux qui pensent, que parce qu’ils ont des armes en main, qu’ils peuvent circuler allègrement sur des pickups et que cela est de nature a impressionné l’état malien, ils se trompent lourdement.
Donc qu’ils reviennent à la raison.
Qu’entre responsables, citoyens, patriotes, qu’on se réunisse autour d’une table, qu’on discute sérieusement de l’avenir. Qu’on laisse les faux fuyants.
Qu’on travaille ensemble à avoir un Mali un et indivisible, divers mais uni.
Que chaque citoyen malien qui veut sincèrement l’avancée de notre pays se retrousse la manche et travaille au progrès du Mali.
Qu’on arrête définitivement les intérêts individuels que certains maintiennent et entretiennent depuis trop de temps et qui sont quelque part à la base de cette situation malencontreuse.
Trop de maliens ont profité de cette situation au sud comme au nord.
Trop de pseudos responsables sont en train de profiter de cette situation au sud comme au nord.
Donc je vous rassure tout de suite, Mesdames et Messieurs au nom de l’état malien sous la direction du Chef de l’Etat, nous allons très bientôt engager les voies et moyens qui vous permettront de sortir de cette situation.
Nous allons le faire politiquement, nous allons le faire avec la main sur le cœur, avec la volonté réelle de réconcilier les maliens, nous allons le faire avec l’esprit de ne distinguer aucun malien sur la base de sa couleur de peau, de ses croyances religieuses. Nous allons le faire avec l’ambition de reconstruire un pays prospère et uni. Nous allons le faire aves les armes ».
Le Premier ministre a tenu (15h00) une conférence de presse à Gao pour faire le bilan de sa tournée dans les régions du Nord.
Nous reviendrons sur cette conférence de presse.
Le Premier Ministre et sa délégation étaient attendus à Bamako en début de soirée, hier dimanche.
