Nourrir les 7 milliards d’habitants de la terre devient un véritable casse têtes pour les dirigeants du monde. Certains misent sur l’agriculture biologique. C’est le cas du chercheur français Jacques Caplat. En tant que fils d’agriculteur, ancien conseiller agricole de terrain, il vient de publier « L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité ». À travers ce livre, il tente de démontrer que c’est avec cette agriculture qu’on peut y arriver…
Selon ce chercheur, non seulement l’agriculture biologique peut nourrir le monde, mais elle est la seule capable de le faire, parmi ce qui est proposé, aujourd’hui, en matière technique.
Pour lui l’agriculture conventionnaire, elle n’est efficace que dans les pays tempérés, basée sur la monoculture de variétés standardisées qui sont sélectionnées dans les conditions idéologiques et théorique, hors sol. Donc pour arriver à obtenir leur bon rendement dans la réalité, on est obligé de mettre énormément d’engrais dans les champs. Conséquences, on se retrouve avec des plantes qui sont complètement déséquilibrées avec leurs milieux et qui ont besoin de pesticides pour être protégés. Tous ces systèmes fonctionnent, en réalité, dans les climats tempérés, mais ne fonctionnent pas du tout dans les climats instables qui représentent en réalité la plus grande partie de la planète. Dans tous les pays tropicaux, les ¾ de la planète, l’agriculture conventionnelle n’a de bons rendements qu’un an sur trois, voire un an sur cinq.
L’agriculture biologique comme mode de production agricole reste peu ou mal connue des citoyens et fait toujours l’objet de nombreuses approximations, tantôt positives, tantôt négatives. Chacun interprète le sujet à travers ses présupposés, son enthousiasme ou ses réticences. C’est ainsi que se succèdent les affirmations encourageantes sur les bénéfices environnementaux ou sanitaires de la bio et les inquiétudes sur ses rendements qui seraient plus faibles ou ses difficultés techniques. Passéistes pour les uns, pionniers pour les autres, les agriculteurs biologiques sont sujets du débat, mais rarement convoqués à la barre. L’ouvrage de Jacques Caplat comble ainsi une lacune. A partir d’une connaissance intime de la réalité de l’agriculture biologique en tant que fils d’agriculteur, ancien conseiller agricole de terrain puis chargé de son développement à l’échelle nationale et européenne, Jacques Caplat explique les fondements et les pratiques concrètes de l’agriculture biologique telle qu’elle a été définie et telle qu’elle est mise en œuvre dans les champs. Il relate l’expérience d’hommes et de femmes, notamment dans les pays du Sud,
pour qui la bio est une innovation stimulante et un espoir à long terme. Clair et pédagogique, l’ouvrage s’adresse à tout consommateur, curieux des enjeux réels autour du contenu de son assiette, comme à tout citoyen, soucieux de pouvoir se positionner sur des débats de fond comme celui des OGM, de
l’adaptation de l’agriculture biologique aux réalités des territoires en France et dans le monde, ou encore des problématiques sanitaires associées à l’alimentation… Il donne ainsi une vision transversale et globale de l’agriculture biologique en reliant des sujets souvent considérés jusqu’à présent de manière isolée et partielle.