Nouakchott - Les violences qui ont secoué récemment Kidal, au Mali, et s’enchaînent au Nigeria, "appellent des coopérations plus étroites" entre les Etats de la région notamment dans le renseignement, a affirmé mardi soir à Nouakchott le ministre français de l’Intérieur.
Le ministre Bernard Cazeneuve s’exprimait au cours d’une réunion de travail
avec son homologue mauritanien Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Rare peu après son arrivée dans la capitale mauritanienne.
"Nous avons vu il y a quelques jours à Kidal (nord-est du Mali) la violence
extrême et les crimes (qui y ont) perpétrés", a affirmé le ministre français
en référence à des affrontements meurtriers ayant opposé dans cette ville le
17 mai des soldats maliens à des groupes armés. Ces derniers ont également été
accusés d’avoir exécuté huit personnes.
"Nous avons également vu à travers l’enlèvement de collégiennes nigérianes
la violence de certains groupes terroristes et leur cynisme sans limite",
a-t-il ajouté, en parlant de plus de 200 lycéennes enlevées mi-avril par le
groupe islamiste armé Boko Haram à Chibok (nord-est du Nigeria).
Et mardi, au moins 118 personnes ont été tuées dans un double attentat sur
un marché à Jos, dans le centre de ce pays où les violences meurtrières
s’enchaînent malgré la mobilisation internationale contre Boko Haram.
"Ceci implique que nous nous mobilisions pour que les droits élémentaires
de la personne humaine soient respectés, et que la guerre et la violence ne
gagnent pas partout", cette situation "appelle des coopérations plus étroites
(entre les Etats de la région), l’échange de renseignements et l’articulation
de l’action de nos forces de sécurité", a estimé Bernard Cazeneuve.
Il doit être reçu mercredi matin par le président mauritanie Mohamed Abdel
Aziz, avant de se réunir avec ses homologues du Groupe des 5 du Sahel (G5 du
Sahel) pour discuter d’un plan régional contre le terrorisme, incluant Boko
Haram.
Le G5 du Sahel, créé en février, regroupe la Mauritanie, le Mali, le Niger,
le Burkina Faso et le Tchad. Sa présidence en exercice est assurée par la
Mauritanie.
Le ministre français doit visiter mercredi après-midi une école de police
où des Mauritaniens ont été formés par des Français.
Selon lui, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ainsi que la
gestion des frontières constituent les piliers de la coopération entre la
Mauritanie et la France. Leurs "services travaillent en permanence pour
consolider notre coopération, qui est excellente", a-t-il soutenu.