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Achat de l’avion présidentiel : la BDM-SA interpellée
Publié le mercredi 21 mai 2014  |  Le Reporter




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La provenance des fonds ayant servi à l’achat de l’avion présidentiel demeure floue. Même si le président de la République affirme avoir sollicité un emprunt auprès de la Banque de développement du Mali (Bdm-Sa). Au quel cas celle-ci aurait tordu le coup à l’orthodoxie bancaire. Les raisons.

Le président de la République a affirmé avoir acheté son avion personnel grâce à un emprunt de la Banque de développement du Mali (Bdm-Sa). De son propre aveu, cette banque aurait assuré pour 85% l’achat de l’avion présidentiel. Ce qui équivaudrait, au bas mot, à 17 milliards de Fcfa. Il s’agit d’une part non négligeable du capital de la Banque. Or, pour des emprunts dont le montant dépasse le milliard, aucun PDG encore moins Directeur général de banque ne peut seul décider d’accorder une telle somme sans passer par son Conseil d’administration.
Tel a-t-il été le cas ?

Rien n’est moins sûr, d’autant qu’à l’Assemblée nationale, lors de la présentation de sa Déclaration de politique générale, le Premier ministre Moussa Mara a été incapable d’expliquer la provenance dudit emprunt. Par ailleurs, il nous est revenu que la Bdm-Sa a dû antidater -falsifier- les documents justifiant l’emprunt ayant servi à acheter l’avion présidentiel.

Pourtant, à la Bdm-Sa, on assure qu’il y a eu un Conseil d’administration restreint, mais aussi de conseil de crédit élargi à d’autres institutions financières, sans pouvoir les citer. Ce qui laisse entrevoir une syndication de prêt. En d’autres termes, la Bdm-Sa ne serait pas seule à avoir déboursé les 17 milliards de Fcfa.

Fait troublant, l’administration de la banque n’est pas parvenue à préciser la date exacte du conseil de crédit qui aurait accordé l’emprunt à l’Etat malien. Elle affirme cependant que les actionnaires auraient donné leur avis à distance. Ce qui paraît invraisemblable, aux dires d’un économiste, qui estime qu’en la matière, les administrateurs devraient se déplacer à défaut de se réunir, ne serait-ce que pour signer les documents.

Une autre question demeure dans l’hypothèse où l’emprunt aurait été accordé par la Bdm-Sa : le PDG de cette banque a-t-il agi sous la pression de la partie marocaine, qui détient une part importante du capital ? Possible, au regard des rapports plus ou moins étroits entre Ibrahim Boubacar Keïta et le Souverain chérifien.

Dans tous les cas, la Banque de développement du Mali est interpellée pour édifier la lanterne des Maliens. D’autant que plusieurs privés maliens détiennent des parts dans l’actionnariat de cette banque franco-marocaine : ils ont le droit de savoir ce qu’on fait de leur argent !

Aminata BAGHAKA

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