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L’Indicateur Renouveau N° 1713 du 5/5/2014

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Pour complicité avec les rebelles : Menace de boycott des produits français au Mali
Publié le mercredi 21 mai 2014  |  L’Indicateur Renouveau


© aBamako.com par mouhamar
Marche de dénonciation de l’atteinte à la souveraineté du Mali
Bamako, le 27 décembre 2013. Le Collectif pour la Défense de la République a organisé une marche à travers les rues de Bamako pour dénoncer la politique française à Kidal


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Réunis lundi lors d’une assemblée générale extraordinaire, les animateurs du Collectif pour la défense de la République ont envisagé trois mesures pour soutenir les autorités dans leurs efforts de libération de la région de Kidal : le boycott des produits des entreprises françaises au Mali, la tenue régulière de sit-in devant les locaux de la Minusma et l’organisation d’une marche nationale ce samedi.

Les recettes des entreprises françaises au Mali pourraient connaître une faible rentabilité dans un très bref délai dans notre pays. La décision a été prise à l’unanimité lors de l’assemblée générale extraordinaire du Collectif pour la défense de la République. Cette mesure concerne toutes les localités où les entreprises françaises sont implantées. Il s’agit pour les administrateurs de dénoncer la mauvaise foi manifestée par la force Serval et la Minusma lors de la visite de 48 h du Premier ministre dans la partie septentrionale de notre pays.

« Ce qui s’est passé à Kidal le week-end dernier nous renvoie au traumatisme de 2012. Le 25 janvier 2012, les troupes du MNLA et leurs alliés jihadistes ont pris le camp militaire d’Aguelhok. Ils ont assassiné froidement, avec de nombreux cas d’égorgement. Un odieux crime qui est resté jusqu’à présent impuni et personne ne pensait que ce genre de tragédie aurait pu se reproduire, même à une échelle moindre, en un laps de temps », a déploré le porte-parole du Collectif, Mohamed Youssouf Bathily.

En prenant d’assaut le gouvernorat de Kidal samedi, et une trentaine d’otages, après avoir fait de nombreux morts dans les combats, le MNLA, qui se fait passer pour un groupe fréquentable, vient de s’illustrer dans la barbarie la plus méprisable, a fulminé M. Bathily.

« Six officiels et deux civils maliens ont été pris au piège dans le bâtiment administratif et égorgés. Ils signent avec leurs alliés terroristes des crimes inhumains et imprescriptibles.
Le scénario était connu d’avance et bien préparé. Lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, le Premier ministre avait signalé son intention de se rendre à Kidal », a-t-il martelé. Avant de dire que depuis cette déclaration, les groupes armés terroristes ont commencé à s’agiter et à organiser un plan machiavélique. Ainsi, du 29 avril au 2 mai 2014, le MNLA a organisé à Kidal sa rencontre de concertation interne, avec plusieurs centaines de délégués venus d’un peu partout.

« Quelques jours plus tard, le HCUA organisera, au même endroit, son 2e congrès ordinaire, avec aussi des centaines de délégués. Tout cela en complicité avec les forces amies du Mali. La Minusma et les forces Serval ont laissé librement entrer les fameux ‘délégués’ sans aucune méfiance et qui ne sont d’ailleurs pas ressortis », a-t-il ajouté.

Et de dire qu’il s’agissait plutôt de combattants venus avec armes et bagages pour attendre la venue du Premier ministre. « C’était donc un plan bien réfléchi et diaboliquement exécuté, car ils savaient que le détachement de militaires maliens présents dans la ville était en nombre insuffisant.
Mais la surprise a été la mauvaise foi manifestée par la Minusma. La manière de dénoncer ces crimes odieux en dit long sur leur sentiment de culpabilité. Et la réaction de la France n’a pas été rapide. Lorsque les partisans du MNLA diffusent des photos de civils maliens tués sur les réseaux sociaux, personne n’a condamné l’acte. Ce qui veut dire que la communauté internationale semble avoir un sacré problème avec le bon sens », a-t-il dénoncé.

Pour dénoncer cette complicité avec les groupes armés du Nord, le Collectif pour la défense de la République va entamer une vaste campagne de boycott des produits des sociétés françaises au Mali.

« L’Etat français met la pression sur nos autorités sans défense, le peuple malien doit mettre la pression économique sur la France en boycottant les prestations de la société Orange-Mali avec l’abandon d’utiliser de tous les SIM Orange et en mettant une croix rouge sur les stations Total jusqu’à la libération totale de Kidal.
La souveraineté appartient au peuple. L’unité du pays et sa cohésion ne pourront être réalisées tant que cette situation de zone de non-droit continuera à exister à Kidal. Tant qu’un groupe d’hommes, constitués en bandes armées continueront à bénéficier d’un laisser-faire d’une grande puissance et de négocier d’égal à égal avec un Etat, de tels actes horribles seront monnaie courante », a souligné le porte-parole.

Et de conclure que ce boycott sera suivi d’une marche nationale le samedi prochain et de sit-in devant les locaux de la Minusma à travers le pays.

Bréhima Sogoba

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