IBK aux représentants de la Minusma : " Stabiliser le Mali n’est sûrement pas permettre aux groupes d’y plastronner, d’y faire la loi et s’armer allègrement"
Koulouba, le 19 mai 2014 – Le président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, en compagnie du Premier ministre Moussa Mara et du Ministre des affaires étrangères, a reçu en audience ce lundi les représentants de la Communauté internationale dont ceux de la Minusma et de l'Opération Serval à propos de l'agression lâche dont notre pays a fait l'objet le samedi dernier au moment de la visite du Chef du gouvernement à Kidal.
Introduisant la rencontre, le président de la République a évoqué la gravité des actes posés par le groupe armé MNLA en complicité avec les mouvements djihadistes.
A son tour, le Premier ministre Moussa Mara a fait la genèse de sa visite, en insistant sur les préparatifs concertés de bout en bout avec la Minusma. Le Chef du gouvernement a évoqué en des termes crus les exécutions sommaires perpétrées de sang froid sur des représentants civils de l'Etat malien en poste à Kidal par le MNLA et ses alliés.
Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali a exprimé tous ses regrets au Chef de l’Etat en ce qui concerne les incidents à répétition à l’occasion de l’arrivée de missions officielles du gouvernement à Kidal. M. KOENDERS s’est engagé à améliorer le dispositif de sécurisation des missions officielles d’une part, et de diligenter une enquête interne aux fins de situer les responsabilités et d'en informer le président de la République.
Malgré la colère et l’incompréhension suscitées par les évènements du weekend dernier, le président IBK a réitéré aux représentants de la Communauté internationale la volonté inébranlable du gouvernement et du peuple malien à œuvrer pour la paix dans le cadre d'un dialogue inclusif. Toutefois, il a tenu à faire remarquer que "Kidal est devenue une zone de non droit malgré la présence de la Minusma. Stabiliser le Mali n'est sûrement pas permettre aux groupes d'y parader, d'y faire la loi et de s'armer allègrement. Ceci est contraire au mandat de l'ONU ».
Avec beaucoup d’amertume, le Chef de l’Etat a fait le constat que « la paix n'est pas revenue au Nord du Mali". Avant d'ajouter : "Nous sommes reconnaissant pour la solidarité manifestée à notre endroit et de tous vos efforts. Mais, il y fort à faire ! Nous sommes tous interpellés. De grâce, que ce qui a été convenu entre nous soit mis en œuvre, que nos relations ne pâtissent pas de cette situation".
Le président de la République de conclure : "Désormais, rien ne sera plus comme avant. Les derniers incidents renforcent notre détermination à exercer la souveraineté du Mali sur l'ensemble de son territoire".
Notons que la Communauté internationale était représentée à cette audience par :
• SEMme Mary Leonard BETH, Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali ;
• SEM Gilles HUBERSON, Ambassadeur de la France du Mali ;
• Monsieur Albert Gérard KOENDERS, Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali ;
• SEM Richard ZINK, Ambassadeur de l’Union Européenne au Mali ;
• SEM Pierre BUYOYA, Représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel ;
• Monsieur Cheaka Abdou TOURE, Représentant Spécial de la CEDEAO pour le Mali.