IBK : " Kidal va cesser d’être une exception quoi qu’il nous en coûte".
Koulouba, le 18 mai 2014 – Le président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, a reçu en audience dans la soirée de dimanche la Conseillère Afrique de l’Elysée, Madame Hélène Le Gal, venue lui apporter le message de solidarité et d’amitié du président François Hollande, suite à l’agression criminelle perpétrée à Kidal samedi et dimanche par les terroristes du MNLA et leurs alliés djihadistes à l’occasion de la visite du Chef du gouvernement du Mali dans cette ville malienne.
Recevant la Conseillère Afrique de la Présidence française, à la suite du Premier ministre Moussa Mara de retour de Kidal, le président de la République lui a fait un exposé sur la situation et déploré que de tels actes aussi graves qu’intolérables se soient passés dans une inertie incompressible de l’Opération Serval et de la Minusma.
Rappelant que le Mali a rempli sa part d’engagement et d’obligation envers la Communauté internationale, le président de la République a indiqué à son interlocutrice qu’ "il est temps que chacun sache ce qu’il veut. Nous avons suivi la Communauté internationale dans toutes ses recommandations notamment celles de la résolution 2100 et de l’Accord de Ouagadougou".
Le mali s’est résolument engagé sur le chemin de la paix et de la réconciliation. C’est ainsi qu’il a pris des mesures d’accompagnement ; engagé le dialogue dans les 60 jours recommandés par l’accord intérimaire de Ouagadougou ; organisé les assises du Nord et les états généraux de la décentralisation et nommé un Haut représentant en vue de l’ouverture des négociations. Le Mali ne peut comprendre ni pardonner que ses représentants aient été assassinés sommairement et sauvagement, que le Chef du gouvernement du Mali ait été la cible de tirs nourris lors de son séjour à Kidal, que les symboles de l’Etat maliens soient dégradés et incendiés par ceux-là qui ont suffisamment prouvé durant des mois leur mauvaise foi à s’engager dans le processus de paix.
" Nous n’avons pas plusieurs fers au feu. Notre engagement pour la paix est totale. Mais de tels actes ne peuvent rester impunis. Nous comptons en tirer toutes les conséquences. Kidal va cesser d’être une exception quoi qu’il nous en coûte", a expliqué le chef de l’Etat à la Conseillère de l’Elysée.
A sa sortie d’audience, Mme Hélène Le Gal s’est prêtée aux questions d’un journaliste de l’ORTM :
ORTM : Bonsoir Mme. Vous êtes la conseillère pour l’Afrique du Président de la République française et vous venez d’être reçue par le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA. Quels ont été les sujets abordés au cours de l’entretien.
CA : Je suis venue apporter la solidarité du Président de la République française au Président malien dans les moments difficiles que vit le Mali. Ils se sont parlé aujourd’hui au téléphone et ils ont échangé sur la situation. Nous sommes aux côtés du Mali et je suis venue aussi lui présenter les condoléances du Président et du peuple français pour les maliens tombés hier à Kidal.
ORTM : Cette audience intervient au moment ou la tension prévaut au nord du Mali. Que peut apporter la France dans cette situation particulière ?
CA : La France condamne fermement toutes les actions qui ont été menées contre les maliens et le gouvernorat de Kidal symbole de l’Etat malien. Les forces armées maliennes à Kidal ont tout à fait leur place dans cette localité. Kidal fait partie du Mali. Le Mali est un et indivisible, et donc nous condamnons ceux qui cherchent à contrer cette intégrité du pays. Nous soutenons le gouvernement malien dans ses actions et d’ailleurs la force Serval avait accompagné le Premier ministre malien pour lui permettre de mener cette mission qui était destinée à voir si les services publics maliens fonctionnaient à Kidal. Donc nous sommes totalement solidaire du Mali.