IBK : "L’assassinat lâche de préfets et sous préfets maliens ne peut militer en faveur de la paix et de la restauration de la confiance".
Koulouba, le 20 mai 2014 – Le président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, a reçu en audience ce mardi Son Excellence Yipènè Djibril Bassolet, ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères et de la Coopération régionale, porteur d’un message de solidarité, de fraternité et de soutien du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.
L’émissaire burkinabè a fait part au président de la République de la condamnation ferme et sans équivoque des actes inqualifiables commis samedi contre l’Etat malien et ses représentants à Kidal.
M. Bassolet a aussi présenté les condoléances du président Blaise Compaoré à son frère Ibrahim Boubacar Keita ainsi qu’au peuple frère du Mali. Il a renouvelé au Président Kéïta la volonté et la disponibilité du Burkina Faso à œuvrer en synergie avec la sous-région en vue de trouver une solution définitive à la crise. Il a enfin exprimé le souhait du président du Faso de voir le peuple malien sortir de cette épreuve plus que jamais uni et avec une présence plus renforcée de l’Etat à Kidal.
Pour sa part, le président de la République a exprimé à son hôte la consternation et l’incompréhension du Mali face à cette trahison et à cette lâcheté de la part de ceux qui prétendent vouloir la paix et vivre dans le cadre d’un Mali uni et indivisible. " Il ne peut y avoir aucun salut en dehors du dialogue. L’assassinat lâche de préfets et sous préfets maliens ne peut militer en faveur de la paix et de la restauration de la confiance."
A la fin de l’audience, le Ministre burkinabè des affaires étrangères s’est confié à nos confrères de l’ORTM :
« Le Président du Faso m’a dépêché auprès de son frère, pour lui exprimer toute sa solidarité et tout son soutien par rapport à cette tragédie. Naturellement, les évènements de Kidal sont une violation manifeste de l’accord du 18 juin et, au-delà, je pense ces évènements sont une tragédie que nous devons tous condamner avec la dernière rigueur et nous organiser pour que, plus jamais, ils ne se reproduisent. Ce qui est important et ça été l’objet de l’entretien que j’ai eu avec le Président Ibrahim Boubacar KEITA, est que ces évènements, malgré leur gravité, ne compromettent pas de manière irrémédiable nos efforts, nos espoirs de réaliser une paix globale et définitive.
Je pense que dans ce sens, le médiateur de la CEDEAO, le Président en exercice de la CEDEAO prendront des initiatives en direction de la communauté internationale, pour qu’ensemble nous puissions assister le Mali pour que l’accord de Ouagadougou soit effectivement et convenablement appliqué. Il prévoit justement la pleine et entière souveraineté du Mali sur toute l’étendue du territoire et en particulier sur Kidal. D’autres initiatives sont en cours et nous souhaitons que l’ensemble des parties se rendent à Alger comme il est prévu, au moins les mouvements armés se rendent à Alger comme il est prévu pour refaire leur cohésion afin de s’engager dans les pourparlers inclusifs de paix qui vont très prochainement s’ouvrir au Mali.
Nous devons travailler à la paix, comme je l’ai dit, des incidents de cette nature, peuvent être le fait de provocateurs, de gens qui ne souhaitent pas du tout que la paix revienne et que l’Etat se redéploye normalement dans cette région. Nous devons rester vigilants, rester forts et travailler malgré tout à réconcilier les parties et à réconcilier les positions pour aboutir à une paix globale et définitive».