La réunion de suivi de la conférence des donateurs de Bruxelles s’est tenu, ce jeudi 15 mai, au Centre internationale de conférence de Bamako (CICB). Présidée par le Premier ministre Moussa Mara, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, de madame le ministre français au Développement et à la Francophonie, Annick Giardin, des partenaires techniques et financiers et des membres du gouvernement.
Objectif : faire le bilan des réalisations faites avec l’argent déjà mobilisé et définir des stratégies pour le décaissement rapide de l’intégralité des fonds promis.
C’est le 15 mai 2013 qu’une rencontre de soutien au Mali dite rencontre des donateurs s’est tenue à Bruxelles. Objectif : mobiliser de l’argent pour aider le Mali à surmonter la crise multidimensionnelle à laquelle il est confronté. A l’issue de cette rencontre de Bruxelles, 2155 milliards F CFA ont été promis par 55 donateurs pour financier les projets urgences au Mali. Un an après cette rencontre, l’heure est au bilan.
Selon le Premier ministre Moussa Mara, à ce jour, 965 milliards F CFA ont été déjà décaissés sur la somme promise par les donateurs. Il a précisé que sur les 965 milliards F CFA décaissés, 193 milliards F CFA ont été directement perçus par le trésor malien, 143 milliards ont été directement attribués par les partenaires à des projets et 632 milliards F CFA ont été utilisés sans l’implication des services publics maliens.
Moussa Mara a saisi l’occasion pour rappeler que les engagements pris par le Mali à Bruxelles, l’ensemble des préoccupations des donateurs ainsi que des reformes pertinentes sont pris en compte par le Plan d’action du gouvernement (2014-2018) et dans la Déclaration de politique générale du gouvernement adoptée par l’Assemblée nationale le 3 mai dernier. Selon lui, le Plan d’action du gouvernement est axé sur des reformes visant à remettre le Mali sur les rails. Parmi ces réformes, l’adoption d’une loi contre l’enrichissement illicite, la réhabilitation de l’institution de la justice, la construction d’une économie solide, la réforme de l’armée, le renforcement de la décentralisation, etc.
Le Commissaire européen au développement, Andris Piebalgs a salué les efforts du gouvernement malien matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière en l’occurrence l’élaboration du projet de loi contre l’enrichissement illicite. Mais aussi et surtout en matière de décentralisation, du retour des services administratifs et sociaux au nord, de l’amélioration du climat des affaires, etc. «Il fallait oser s’attaquer de front à ces difficultés, votre gouvernement l’a fait et doit en être félicité», a-t-il déclaré. Avant de rassurer que l’Union européenne restera aux cotés pour relever ces défis. Il a ajouté que dans le cadre du 11e FED (Fond Européen au Développement) l’Union européenne s’engage à financer à hauteur de 615 millions d’euros, certains secteurs prioritaires : la réforme de l’état et la consolidation de la paix (280 millions d’euros), sécurité alimentaire et développement rural (100 millions d’euros), éducation (100 millions d’euros) et construction de l’axe routier reliant Bourem à Kidal (110millions d’euros).
Pour le ministre français au Développement et à Francophonie, Annick Giardin, les progrès sont considérables dans tous les domaines, mais des défis demeurent par rapport au retour des services sociaux et des déplacés dans leurs zones respectives, à la réconciliation nationale. S’y ajoute la nécessité pour le gouvernement malien de maintenir l’équilibre budgétaire quelles que soient les évolutions de la croissance et de lutter contre l’évasion et la fraude fiscale. Mme Annick Giardin invite le parlement malien à s’atteler au développement économique et social du pays.
Elle a rappelé que sur les 280 millions d’euros promis par la France à Bruxelles, 200 millions d’euros ont été engagés en fin avril et 70 millions d’euros ont été déjà décaissés. «Nous comptons sur le Mali, comme le Mali sait compter sur la France», a-t-elle conclu.