Chaque matin depuis leur déploiement, le ballet à l’infirmerie du bataillon du Niger basé à Gao est le même pour assurer les soins médicaux à près d’un millier de malades civils dans les locaux du CFP-AA qui les abritent.
Dès l’aube, toute l’équipe de l’infirmerie est à pied d’œuvre pour préparer l’accueil des nombreux patients qui se présentent pour bénéficier gracieusement des prestations du personnel médical. Vers 7 heures du matin, tout est fin prêt pour la prise en charge des malades.
Postés au niveau de l’entrée principal du camp, le Maréchal des logis Habsatou Mali, le soldat de 1ère classe Mamadou Boubacar et le Sergent Amina Mahamadou procèdent aux fouilles des patients pour prévenir et épargner le camp des attaques suicides. Ils orientent ensuite les bénéficiaires pour les premiers examens.
« C’est la troisième fois que je viens dans cette infirmerie et depuis, mon état de santé s’est nettement amélioré. Je prie pour qu’ils aient la force de continuer leur travail, sans lequel des gens comme moi ne pourraient pas, pour des raisons économiques, accéder aux structures sanitaires. Je les remercie du fond du cœur», a affirmé la première patiente du jour, Hansatou Abdou Kalil.
L’infirmerie de Gao peut accueillir selon l’affluence jusqu’à une cinquantaine de patients chaque jour ; les premiers arrivants étant les premiers servis. Une fois les formalités remplies, les malades sont pris en charge par le Major Lawali Salissou. « Le Mali est un pays frère et nous sommes engagés sur le terrain à Gao pour aider les troupes à opérer sur le théâtre des opérations sans s’inquiéter de leur prise en charge médicale, mais aussi pour faire bénéficier selon nos moyens les populations locales de notre présence », a-t-il souligné.
Pour Hoyé Assi Kaba une grand-mère accompagnée de sa petite fille malade, les prestations du contingent nigérien sont inestimables et apportent un véritable réconfort à la population durement affectée par le conflit.
L’équipe médicale du bataillon nigérien de la Minusma offre gratuitement aux malades les médicaments et les oriente vers les structures sanitaires publiques en fonction de la gravité des cas. Le paludisme, les dermatoses, les plaies infectées et les rhinopharyngites sont les pathologies les plus fréquentes. Et malheureusement, les femmes et les enfants sont les plus affectés par ces maladies.
« En tant que femme, infirmière et militaire, c’est un réel honneur pour moi de pouvoir servir mon pays au Mali, de participer à atténuer la souffrance de nos frères et sœurs maliens et d’aider le pays à retrouver le chemin d’une paix définitive et durable », a déclaré Amina Mahamadou des forces nigériennes de la Minusma.
Travailler pour le maintien de la paix comporte beaucoup de facettes et exige d’être au plus près des préoccupations des communautés locales.
L’infirmerie du contingent nigérien à Gao est sans aucun doute l’un des leviers pour renforcer les liens entre les Casques bleus de la Minusma et les populations qu’ils sont venus assister.