Pour la libération des régions Nord du Mali du joug de divers groupes terroristes et djihadistes, le Cadre de concertation, de réflexion et d’action Gandakoye, qui dispose également d’une branche armée, entend rester républicain. Le Mouvement a en effet affirmé qu’il ne se lancera jamais dans cette bataille sans l’armée malienne.
C’est ce qu’a déclaré son Président au cours d’une conférence de presse tenue le 14 août 2012 au Centre International de conférences de Bamako. Mahamane Alassane Maïga a aussi retracé, au cours de cette sortie médiatique, le contexte de la naissance de l’actuelle crise que traverse le Mali, crise dont ATT est entièrement responsable selon lui.
Le Cadre de concertation Gandakoye est la toute première association du genre ayant vu le jour, quelques heures après le 17 janvier 2012, date de la première attaque rebelle sur Ménaka. Elle a été mise en place par des anciens combattants de Gandakoye, rejoints par des cadres patriotes décidés à repousser l’invasion des bandes armées. Elle s’est dotée d’un bureau de coordination de 49 membres, dont 6 femmes.
Le Mouvement Gandakoye, contrairement à d’autres milices d’auto-défense, restera sous l’autorité de l’armée malienne pour la libération des régions Nord du pays occupées par divers groupes armés. Ses combattants se battront aux côtés des soldats maliens. C’est l’annonce faite par son Président. «La reconquête des régions Nord du Mali ne se fera qu’avec l’armée malienne. Gandakoye ira avec l’armée. Nous n’irons pas sur le terrain sans elle, car nous sommes républicain» a précisé le Président de Gandakoye.
Mahamane Alassane Maïga a par ailleurs invité le gouvernement et toutes les bonnes volontés à porter une attention soutenue aux jeunes volontaires en formation, dans des conditions pénibles, à Sévaré. Abordant le contexte de la naissance de la crise actuelle, le Président de Gandakoye pointera un doigt accusateur sur l’ancien Président Amadou Toumani Touré. «La gestion de la question du Nord dépendait directement d’Amadou Toumani Touré. Il l’exerçait de façon monarchique et solitaire, au gré de ses intérêts et de ceux avec lesquels il partageait les dividendes du narcotrafic et la libération des otages. Dans le contexte du moment, 95% des populations du Nord étaient exclues des négociations, des recherches de pistes de solutions. D’où l’impasse actuelle. La gouvernance calamiteuse qui consistait à privilégier les uns et à humilier les autres a fini par diviser profondément les communautés du Nord, qui fut alors miné par les frustrations des unes par rapport aux autres».
Et Mahamane Alassane Maiga d’ajouter «cela s’est produit même parmi les communautés privilégiées. J’en veux pour preuve l’opposition entre les Ifoghas et les Inranes à Kidal. Autant, en partant, ATT a laissé le Nord de notre pays aux narcotrafics et aux connexions mafieuses criminelles, autant il a brisé la colonne vertébrale de notre nation qu’est l’armée, autant il a laissé notre pays sans justice crédible, sans contre pouvoir effectif, sans jeu institutionnel normatif réel. Car, dans tous les secteurs d’activités de la vie nationale, à quelques exceptions près, c’était le règne pervers de la médiocrité et de la servilité».