Bamako, 21 mai 2014 (AFP) - Des échanges de tirs étaient en cours mercredi
matin à Kidal, dans le nord-est du Mali, entre des soldats maliens et des
groupes armés, dont des rebelles touareg, un responsable malien parlant
d’"opération de sécurisation".
Quatre jours après des combats meurtriers dans cette ville, des habitants
et une source à l’ONU ont fait état mercredi de nouveaux affrontements, qui
ont commencé en milieu de matinée et étaient audibles lors d’échanges
téléphoniques avec un journaliste de l’AFP à Bamako.
"L’armée malienne tire, les rebelles touareg aussi", a déclaré un des
habitants. "Ca tire fort", a dit un autre. "Les tirs viennent surtout du côté
de l’armée malienne", a précisé un troisième.
La source militaire jointe à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a
indiqué que les coups de feu proviennent de toutes les parties, sans les
identifier nommément.
Interrogé par l’AFP sur ces développements, un haut responsable de l’armée
malienne a affirmé qu’il s’agissait d’une "opération de sécurisation".
"Nous avons déclenché une opération de sécurisation des biens et des
personnes à Kidal et dans sa périphérie", a dit ce responsable sous couvert
d’anonymat.
Il n’a pas souhaité s’exprimer davantage.
La source militaire au sein de la Minusma a estimé que cet accrochage était
prévisible, au regard du "renforcement des positions des uns et des autres",
en référence aux renforts annoncés tant des forces maliennes (1.500 hommes)
que des groupes armés.
De son côté, l’armée française, présente en force au Mali depuis son
intervention début 2013 pour chasser les groupes islamistes armés liés à
Al-Qaïda qui contrôlaient le Nord, avait envoyé mardi une trentaine de soldats
en renfort à Kidal et annoncé mercredi le déploiement d’une centaine d’autres
à Gao, autre grande ville du Nord.
Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, est en
partie contrôlée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA,
rébellion touareg indépendantiste).
Des combats y avaient opposé samedi l’armée et le MNLA. Ce dernier, selon
le gouvernement malien, était appuyé par des groupes armés jihadistes, qui ont
ensuite occupé le siège du gouvernorat, alors que le Premier ministre malien
Moussa Mara était en visite dans la ville.
Bamako a fait état de 36 morts, dont huit militaires, lors des
affrontements. Six responsables de l’Etat et deux civils ont également été
assassinés au gouvernorat de Kidal par les groupes armés, selon la mission
onusienne et le gouvernement malien.
Une trentaine de fonctionnaires avaient aussi été enlevés par le MNLA le
jour des combats. Ils ont été libérés lundi et remis à la Minusma, puis
transportés mardi à Bamako, où ils été accueillis par le président Ibrahim
Boubacar Keïta.
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