Bamako - Des soldats maliens ont été tués et d’autres faits prisonniers lors d’affrontements avec des groupes armés mercredi à Kidal (nord-est), selon une source à l’ONU, tandis que les rebelles touareg du MNLA ont affirmé avoir pris le contrôle de la ville.
"Les bruits d’armes cessent actuellement. (...) Il y a des prisonniers et des morts dans les rangs de l’armée malienne", a déclaré à l’AFP une source militaire à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), contactée dans la ville. "Les groupes armés ont pris nettement le dessus sur les forces armées maliennes, mais les camps sont sous contrôle de l’armée malienne", a-t-elle précisé, sans plus de détails.
Mohamed Ag Rhissa, un des chefs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) contacté par téléphone depuis Bamako, a assuré que son groupe contrôlait la ville.
"Nous contrôlons actuellement toute la ville de Kidal, nous avons des prisonniers", a-t-il lancé. "Nos hommes sont toujours sur le terrain face aux forces coalisées d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) et autres trafiquants. C’est tout ce qu’on peut dire actuellement", a cependant assuré un responsable au ministère malien de la Défense.
Aqmi et le Mujao font partie des groupes islamistes armés ayant contrôlé pendant près de dix mois le nord du Mali, d’où ils ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale emmenée par la France. Cette intervention, déclenchée en janvier 2013, est toujours en cours et des soldats de plusieurs pays sont déployés à Kidal dans ce cadre.
Dans un message posté mercredi après-midi sur le réseau social Twitter, le ministre malien de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, affirmait que le gouvernorat de Kidal a été "récupéré par les Fama (Forces armées maliennes, ndlr) après des combats", et que le "MNLA et (ses) groupes alliés demandent (un) cessez-le-feu". Ce bâtiment stratégique a été pris le 17 mai par des groupes armés dont le MNLA lors d’affrontements avec les soldats maliens, alors que le Premier ministre Moussa Mara était en visite dans la ville.
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