A défaut d’une rencontre suivie d’une marche à Niono, le 19 avril 2014, l’Association malienne des réfugiés (AME) a organisé une assemblée générale le 21 mai 2014, sur le terrain de Djélibougou. Au cours de cette rencontre, les autorités maliennes complices des accaparements de terres au Mali, notamment dans la zone office du Niger ont été dénoncées.
Au Mali, l’un des pays les plus pauvres du monde, la tendance actuelle est d’appauvrir au maximum les pauvres et d’enrichir les quelques riches. Telle est la conviction de la centaine de personnes qui a participé à l’Assemblée générale de l’AME, le 21 mai 2014, à Djelibougou.
Cette association qui a fait ses preuves dans le combat pour le respect des droits des migrants et membre à part entière du Réseau Afrique Interact, a décidé d’inscrire la lutte contre l’accaparement des terres à l’office du Niger dans son programme d’activités. « Toutes les causes qui poussent les maliens à l’émigration, nous préoccupent », a indiqué Allassane Dicko de l’AME.
Avant d’ajouter que le Réseau Afrique Europe Interact, dont l’AME est membre, est aujourd’hui préoccupé par l’accaparement des terres dans la zone office du Niger, parce que cause du départ de nombreux jeunes maliens qui vont mourir dans les mers sur la route de l’Europe ou dans les sites d’orpaillage. « Evincer des terres de leurs ancêtres, ils n’ont souvent pas d’autres choix que d’aller en aventure sur les routes incertaines », a-t-il indiqué.
Fassery Traoré, de l’AME d’ajouter que c’est dans le but de dénoncer cette situation que le Réseau Afrique, Europe Interact et le Collectif des paysans de l’office du Niger pour la justice entre les populations rurales et des villes, avait décidé d’organiser une marche à Niono. « Mais, organiser dans une mafia qui ne dit pas son nom, les autorités locales coalisées au tour du Préfet et de la Direction de l’Office du Niger, ont interdit notre marche. Même le sit-in que nous avions voulu organiser a été refusé », a-t-il déclaré.
Avant de lancer un appel de solidarité à tous les paysans du Mali, de se donner la main pour barrer la route aux abonnés à l’accaparement des terres. « Au nom de la crise du nord, les autorités nous demandent de nous taire. Mais au nom de cette même crise, elles doivent mettre fin à l’accaparement des terres et restituer à tous les paysans victimes leurs terres », a indiqué Allassane Dicko, un autre responsable de l’AME. Pour sa part, Bakary Traoré, responsable du Collectif des paysans de l’Office du Niger, a dénoncé le fait que les terres sont arrachées aux paysans pour les remettre à des gros argentiers.
Selon, lui, si les autorités maliennes veulent le bonheur de ce pays, ils doivent tout mettre en œuvre pour l’avènement d’un autre office du Niger pour l’autosuffisance alimentaire. « L’office du Niger fonctionne aujourd’hui comme l’époque coloniale. Si tous les maliens sont indépendants, nous à l’office du Niger nous n’avons pas encore gouté à cette indépendance », a-t-il déclaré.
Avant d’attirer l’attention des participants sur le fait qu’il ne se passe pas de jour que des tristes nouvelles annonçant la mort d’un jeune de Niono, soit lors de la traversée de l’océan atlantique, soit dans un site d’orpaillage à travers le pays, ne soit diffusées. Il faut dire qu’en plus des paysans venus de la zone office du Niger pour ce meeting, une délégation de Faléa, dans le cercle de Kéniéba, y a dénoncé les velléités qui planent sur leur commune quand à l’exploitation de l’Uranium.
Assane Kone