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L’Essor N° 17679 du 21/5/2014

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Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU : Le Mali demande un mandat robuste et le désarmement de tous les groupes armés
Publié le jeudi 22 mai 2014  |  L’Essor


© Autre presse par DR
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Bert Koenders


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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a convoqué, mardi, en urgence une réunion consacrée à la situation au Mali. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Bert Koenders, ont pris part par vidéoconférence à cette réunion à partir du siège de la MINUSMA à Bamako.

Le ministre Diop a ainsi demandé au Conseil de sécurité un « mandat robuste sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le désarmement de tous les groupes armés, singulièrement du MNLA, comme cela a été fait ailleurs ».

Estimant que l’agression survenue à Kidal ne peut demeurer impunie, le chef de la diplomatie a réclamé qu’une « commission internationale soit constituée pour vérifier les faits afin que les responsables soient traduits devant les juridictions nationales et internationales ». Parmi les pièces à conviction à verser au dossier des crimes commis par les groupes armés, le ministre Diop a montré la photo d’une femme se réclamant des groupes armés et arborant fièrement la casquette et le turban d’un préfet en guise de trophée.

Encore une fois, rappellera-t-il, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs cardinales, à savoir le respect de ses engagements. « Nous allons donc au dialogue, convaincus qu’il est la solution appropriée si, bien entendu, toutes les parties, le gouvernement, la communauté internationale et les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à son niveau de responsabilité », soulignera Abdoulaye Diop pour qui « c’est à ce prix que sera capitalisé le formidable élan de solidarité de la communauté internationale dont notre pays a bénéficié et pour laquelle je renouvelle la gratitude de toute la Nation ». Le fragile processus de stabilisation ne peut prospérer qu’avec la volonté des toutes les parties, a-t-il ajouté.

Revenant sur la visite du Premier ministre à Kidal le 17 mai dernier, Abdoulaye Diop a relevé qu’au moment où tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant conduire à une paix définitive, les groupes armés, qui ont profité du statu quo pour reconstituer leurs forces, ont fait le choix de déclarer la guerre à l’Etat du Mali en s’attaquant à nos forces de défense et de sécurité qui accomplissaient leur mission de sécurisation de la visite du chef du gouvernement.

Il a expliqué que le Premier ministre, à la tête d’une forte délégation comprenant notamment 10 ministres, s’était rendu à Kidal dans le cadre d’une tournée dans les régions septentrionales du pays : Gao, Tombouctou et Kidal. L’objet de cette visite était, entre autres, de veiller au redéploiement progressif de l’administration dans les régions du Nord du Mali, d’évaluer, sur le terrain, les acquis et les déficits à combler afin de réunir les meilleures conditions pour la réussite des pourparlers inter-maliens inclusifs ainsi que des rencontres intra et intercommunautaires en cours pour préparer le retour des derniers déplacés et réfugiés maliens, donner un coup d’accélérateur au processus de restauration de l’autorité de l’État, de réconciliation nationale, de renforcement de la cohésion sociale et de consolidation de l’unité nationale.

Accueillis chaleureusement à Gao et à Tombouctou, le Premier ministre et sa délégation ont été reçus à Kidal sous des tirs à l’arme lourde des groupes armés, en collusion avec le terrorisme international. Des événements qui ont fait des dizaines de morts et blessés. Des fonctionnaires ont été assassinés froidement sur leur lieu de travail, d’autres pris des otages, puis libérés. « A cet égard, je dois signaler que les fanions d’AQMI et d’Ansardine flottaient sur les véhicules des agresseurs, à côté de ceux du MNLA. Nous qualifions cette attaque d’actes crapuleux, de violation flagrante, délibérée et préméditée de tous les engagements antérieurs, y compris les pertinentes résolutions du Conseil de sécurité. L’attaque de la délégation du Premier ministre et du gouvernorat de Kidal est un acte ignoble qui ne peut et ne doit laisser personne indifférent », a argumenté le chef de la diplomatie.

Il s’est étonné du fait que la délégation gouvernementale n’ait pas bénéficié du soutien et de la protection qu’elle est en droit d’attendre en cette circonstance de la MINUSMA. « Cette situation aurait pu conduire à des développements beaucoup plus dramatiques. Le peu de troupes des forces armées maliennes présentes sur le terrain, pour respecter l’accord de Ouagadougou, a dû faire avec les moyens du bord face des hordes de narcoterroristes lourdement armés », a-t-il critiqué en rappelant que la Résolution 2100 du Conseil de sécurité indique que la communauté internationale tout entière reconnaît la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire national. Cette résolution défend l’intégrité territoriale du Mali, son unité ainsi que la forme laïque et républicaine de l’État malien. Kidal fait partie des régions du Nord du Mali. Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali. Il n’y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s’y rendent », plaidera-t-il. Pour terminer, Abdoulaye Diop n’a pas manqué de se réjouir des marques de compassion, de solidarité et de soutien à l’égard de notre peuple.

A sa suite, le chef de la MINUSMA a déploré les pertes en vie humaines et condamné en particulier les actes de violence y compris sur des agents de l’administration. Il a réitéré ses plus sincères condoléances au président Keita ainsi qu’aux familles des victimes. « Les responsables de ce crime odieux doivent être identifiés et traduits devant la justice dans les plus brefs délais avec le soutien de la communauté internationale. Ces actes de violence par des groupes armés constituent une violation de la résolution 2100 du Conseil de sécurité et l’accord préliminaire de 18 juin 2013 », a souligné Bert Koenders.

Le patron de la MINUSMA a indiqué que ces incidents graves pendant une visite importante du chef du gouvernement ont mis en relief les défis politiques et sécuritaires au Mali tels qu’identifiés par les Nations Unies au cours des derniers mois et, encore tout récemment, dans le cadre de la revue stratégique de la mission onusienne. « Ils illustrent en particulier la complexité et la difficulté du retour des institutions étatiques au nord du pays et le besoin urgent de progrès au niveau du processus politique. Les Nations Unies, conformément à la résolution 2100 et à l’accord préliminaire de Ouagadougou de juin 2013, demeurent profondément attachées au rétablissement effectif de la souveraineté et de l’autorité de l’État malien sur l’entièreté de son territoire, y compris – et même surtout – à Kidal », a-t-il souligné. Bert Koenders a estimé que le retour de l’État au nord est nécessaire pour une résolution des causes profondes du conflit. Pour lui, les actions des groupes armés à Kidal contre le gouvernorat et contre les agents de l’État malien sont donc absolument inacceptables. « L’indifférence n’est pas une option. La population souffre quand la violence perdure. Afin d’éviter d’autres pertes en vies humaines, surtout parmi les civils, il est crucial que les initiatives au niveau politique soient priorisées urgemment, tel que prévu par l’accord préliminaire de Ouagadougou et demandé par la résolution 2100 », a plaidé le patron de la MINUSMA.

Tout en promettant que l’ONU continuera d’accompagner le processus de réconciliation, Bert Koenders a expliqué que « les Nations Unies s’engagent sans réserve à continuer leur soutien à ces processus de même qu’aux autres éléments clés de son mandat au Mali, y compris ceux du développement, du renforcement des capacités et des réformes institutionnelles ».

A. DIARRA

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