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L’Aid El Fitr chez les réfugiés maliens à Bobo-Dioulasso : Des marmites vides et des têtes pleines d’angoisses
Publié le mardi 21 aout 2012  |  L’Express du Faso


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© Getty Images par DR
Actions Humanitaires: MSF au secours des réfugiés Maliens
3 mai 2012. Bassiknou, dans le sud de la Mauritanie, à 60 km de la frontière avec le Mali. Médecins sans Frontières (MSF) accueil dans son centre médical de M`bere en moyenne 1 000 réfugiés par jour.


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Les fidèles musulmans du Burkina Faso ont célébré l’Aid El Fitr, dimanche 19 aout 2012, après trente (30) jours de jeûne. Une fête passée presque inaperçue du côté des refugiés maliens installés au stade Wobi de Bobo-Dioulasso mais aussi des déplacés de Gaoua à l’école centre.

Il est 8h au stade Wobi. Quelques refugiés notamment les hommes se préparaient pour aller à la prière. Les femmes, elles, se hâtaient à dresser les nattes sur lesquelles doivent prier les hommes. D’autres par contre se préparaient pour aller chez des parents assez nantis à Bobo-Dioulasso 2010 pour passer la journée. La prière dure environ 30 minutes. A 9h, Aboubacrine Ag Tazoudine responsable des lieux et ses concitoyens reviennent à la « maison ». Ils cherchent de l’ombre pour s’installer.

Aucun feu n’est allumé pour faire quoi que ce soit. Les femmes sont elles-aussi assises sous l’ombre donnant à téter à leur bébé. C’est un calme olympien sur le site. A la question de savoir, comment ont-ils passé le mois de ramadan, le responsable répond par : « couçi, couça ». « Le mois de jeûne était assez pénible pour nous, mais nous l’avons assez bien passé », dit-il. Les difficultés, a-t-il poursuivi étaient d’ordre alimentaire. Le soutien alimentaire a donc beaucoup manqué. Il indique qu’ils ont été ravitaillés trois jours avant la fin du ramadan. Mais rien n’était encore au feu. Vingt cinq (25) familles composées de 10 à 3 personnes sont sur le site, et aucune d’elle ne faisait bouillonner une marmite à notre passage. Outre le soutien alimentaire, les réfugiés ont aussi souligné le problème d’eau qu’ils n’utilisent pas comme souhaité.

Pourquoi ? Le responsable nous apprend que le gardien du stade ferme l’eau à tout bout de champ. « Nous sommes vraiment mal à l’aise. Quand il pleut, l’eau rentre sous les tentes, et lorsqu’il fait chaud, il est pénible d’y rester », s’indigne-t-il. Pas également facile pour les refugiés noctambules, les portes du stade se ferment à 21h. Même le jour du Ramadan. Malgré tout, Aboubacrine Ag Tazoudine dit saluer le Burkina pour son soutien interminable et sa constante disponibilité.

Les déplacés de Gaoua ont aussi passé le Ramadan loin de chez eux. Au nombre de 144, le jeudi dernier, 80 autres personnes ont rejoint l’école centre, site qui les accueille. Les esprits sont bien loin de la fête. « Nous sommes préoccupés par notre situation. Nous n’avons rien à préparer. Ni ustensiles, ni aliments », nous apprend le responsable Amadou Cissé. Les agents de l’Action sociale s’activaient avec les malades, notamment les enfants et les personnes âgées.

Bassératou KINDO

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