C’est l’une des recommandations faites par le bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM). C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée, hier à son siège à l’Hippodrome, sur les tristes événements survenus samedi dernier à Kidal. Objectif : mettre tous les Maliens au même niveau d’information afin de barrer la route à l’intox.
La conférence était animée par Boulkassoum Haïdara, vice-président du RPM, Nancoma Kéita, secrétaire politique du BPN, Boubacar Touré dit Bou, secrétaire à la communication du parti.
D’entrée de jeu, Nancoma Kéita a indiqué que le RPM réaffirme sa consternation et son indignation auprès de l’opinion nationale et internationale suite à la barbarie perpétrée par le « MNLA » et ses alliés jihadistes lors de la visite du chef du gouvernement à Kidal. Pour le RPM, l’union sacrée s’impose à tous les fils du Mali en ces moments difficiles et le peuple malien doit se mobiliser à Bamako comme à l’intérieur.
Selon le secrétaire à la communication du RPM, les agissements du « MNLA » à Kidal est une violation flagrante de plusieurs dispositions de l’Accord de Ouagadougou auquel le Mali accorde un grand intérêt. Plus grave, ces violations se font au nez et à la barbe de la communauté internationale au moment où le Mali est très avancé dans la mise en œuvre de cet accord.
Pour Boubacar Touré, le déplacement du Premier ministre à Kidal a été fait conformément à l’esprit de l’Accord de Ouagadougou qui prévoit, en son article 13, la libre circulation des personnes sur l’ensemble du territoire. Et Moussa est un citoyen. Mieux, l’accord précise dans ses dispositions que c’est le droit et le devoir de l’autorité d’être présente sur toute l’étendue du territoire national. Ces dispositions de l’accord de Ouaga suffisent, selon Boubacar Touré, comme éléments de réponse à ceux qui pensent que ce n’était pas le moment pour le Premier ministre de se rendre à Kidal.
Le RPM se dit indigné d’assister à la violation de l’Accord de Ouaga par le MNLA sous l’œil distrait de ceux-là qui étaient censés veiller sur sa mise en œuvre correcte. Pour preuve, le cantonnement devait être effectif depuis juillet 2013. Mais les Maliens ont été désagréablement surpris de constater que c’est l’armée malienne qui a été cantonnée à Kidal, pendant que ceux qui sont visés par le cantonnement, se pavanent librement dans les rues de Kidal.
« Le Mali était sur la voie de sortir dignement de la crise quand, il a été mis devant les faits accomplis avec les crimes odieux du samedi et dimanche derniers », a déclaré Bou Touré.
Le BPN du RPM a rendu vibrant hommage à la ministre de la Promotion de la Famille de la Femme et de l’Enfant, la seule femme qui était dans la délégation conduite par Moussa Mara à Kidal.
Les cadres du RPM ont profité de cette conférence de presse pour faire des recommandations au gouvernement. Parmi celles-ci, l’organisation d’une journée de deuil national et des obsèques nationales pour les Maliens tombés sur le champ d’honneur, le déploiement de l’armée malienne sur l’ensemble du territoire national, le désarmement et le cantonnement sans conditions des combattants du « MNLA », conformément, à l’Accord de Ouagadougou, le respect scrupuleux de l’Accord de Ouagadougou. S’y ajoute la poursuite devant la justice des auteurs des actes odieux de Kidal.
Pour l’atteinte de ces objectifs, le RPM entend organiser une série d’activités à Bamako et dans les capitales régionales. Outre un grand meeting de la Jeunesse RPM prévu vendredi prochain, dans l’après-midi au Palais de la culture de Bamako, le parti organisera le lendemain une grande marche à Bamako qui concernera toutes les six communes et dans les capitales régionales. Objectif : soutenir le chef de l’Etat, le gouvernement et l’armée dans la libération de Kidal. Mais aussi et surtout, dénoncer le complot dont est victime le Mali.