Dans le nord du Mali, Kidal est depuis mercredi 21 mai sous le contrôle des groupes armés. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) annonçait, dès mercredi, une reprise en main de plusieurs autres villes du nord du pays. Les autorités maliennes démentent. Toutefois, ce jeudi 22 mai, le représentant spécial de l’ONU au Mali, Bert Koenders, annonçait que les villes de Kidal et Ménaka sont maintenant sous le contrôle du MNLA.
La localité de Ménaka est-elle, oui ou non, aux mains du MNLA ? Le ministre malien de la Défense, Boubeye Maiga, démentait cette information, ce jeudi, à la mi-journée, sur l'ORTM, la télévision publique malienne. « Les forces maliennes conservent leurs positions intactes partout sauf à Kidal. Ménaka n'est pas tombée », affirmait-il.
Toutefois, dans la journée, le représentant spécial de l’ONU au Mali, Bert Koenders, annonçait que « les villes de Kidal et Ménaka sont maintenant sous le contrôle du MNLA », avant d’ajouter que des troupes de ce mouvement ont également été repérées à Anefis et Aguelhok, entre autres villes. Ces informations confirment les témoignages des habitants de Ménaka qui, depuis ce jeudi matin, nous assurent que la ville est sous le contrôle du MNLA.
Néanmoins, ce jeudi soir, selon des informations de terrain, les troupes du MNLA ont reculé et ont quitté Ansongo, Djebok, Bourem ainsi que d’autres positions. L’armée française ainsi que la Minusma « sont venues demander au MNLA de sortir de ces places militaires », selon une source diplomatique contactée par RFI. Notre interlocuteur se dit confiant : les groupes armés auraient arrêté leur progression.
En raison de l’avancée des groupes armés à travers le nord, les populations de Tombouctou et de Gao ont été prises d’un mouvement de panique, ce jeudi. Selon des habitants, joints par RFI, les agences bancaires étaient fermées ce matin dans les deux villes par crainte des combats.
Sur le terrain diplomatique, RFI apprend qu’un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, la Cédéao, est prévu à Accra, au Ghana, le 26 mai prochain.
Des blessés ont afflué à Gao
Au lendemain des affrontements à Kidal, mercredi, une cinquantaine de civils et militaires blessés ont afflué toute la journée de ce jeudi, à Gao. L'hôpital de Gao - qui abrite une équipe médicale du CICR spécialisée dans la prise en charge des blessés de guerre - arrive presque à saturation, comme l’explique Valéry Mbaoh Nana, porte-parole du CICR à Bamako.
L’hôpital de Gao a une capacité actuelle d’à peu près cinquante personnes que notre équipe médicale peut prendre en charge. Malheureusement, le flux de blessés qui arrivent ne fait qu’augmenter et nous craignons effectivement que si cela devrait continuer comme ça, l’hôpital ne soit pas en mesure de pouvoir les accueillir tous.... suite de l'article sur RFI