Kidal sous contrôle des groupes armés ou pas, les FAMa (Forces Armées Maliennes) peuvent s’assurer d’une chose : le soutien indéfectible du peuple Malien. Pour cause, à l’appel de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), des milliers de Maliens ont battu le pavé, hier jeudi 22 mai, pour témoigner leur soutien à l’armée malienne et au gouvernement. Le combat pour la libération de Kidal ne fait donc que commencer.
« Mali bè lombo lamba, Mali té bin abada » (le Mali peut tanguer mais le Mali ne tombera jamais). Cet adage ‘’Mandenka’’ illustre bien la grande mobilisation des Maliens derrière leur armée et le gouvernement. Suite aux derniers événements survenus dans la région de Kidal, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) avait appelé ses militants à une marche pacifique en soutien à l’armée nationale et au gouvernement. Appel auquel, les militants de l’UNTM en particulier et les Maliens en général ont massivement répondu présents, hier jeudi 22 mai.
Ils étaient plusieurs milliers à témoigner leur soutien aux Forces Armées Maliennes et au gouvernement du premier ministre, Moussa Mara. Après avoir chanté l’hymne nationale du Mali, les mains sur le cœur, les manifestants ont pris le départ à la Bourse du travail, siège de l’UNTM, aux environs de 9 heures. Leur destination : la primature (à la cité administrative) et l’ambassade de la France. Tout au long de leur parcours, on pouvait distinguer des hommes et des femmes de toutes les tranches d’âge confondues. Et sur les banderoles, des slogans de soutien aux FAMa du genre : « vive le Mali, vive l’armée malienne», entre autres. Mais aussi, des slogans hostiles, à la France et à la Minusma comme : « abas la France, abas la Minusma, vive la coopération Est (allusion à la Russie de Poutine ndlr).
A leur arrivée, les manifestants ont été reçus à la primature par le premier ministre, Moussa Mara, et le numéro 2 du gouvernement, Mohamed Aly Bathily, ministre de la justice des droits de l’Homme, garde des sceaux. Le premier ministre, Moussa Mara a tenu à rassurer, les manifestants, tout en les sollicitant à rester mobilisé derrière les FAMa et le chef de l’Etat et son gouvernement. « Je vous demande de rester serein. Car cette histoire est éminemment politique. Ne tombons pas dans le piège de nos ennemis. Le gouvernement à afficher une volonté manifeste pour dialoguer, mais si nos adversaires préfèrent d’autres choix, nous ferons tout ce qui est de notre possible pour libérer Kidal » dit-il. « C’est vrai nos soldats ont eu des difficultés, mais à l’instant ou je vous parle, nos troupes sont en route pour le front », ajoute-t-il. Par ailleurs, le premier ministre a affirmé aux populations à ne pas faire d’amalgame. « Ne vous en prenez ni à la France, ni à la Minusma, ni à nos compatriotes Touareg qui sont au sud. La guerre c’est à Kidal et non à Bamako » a-t-il lancé.
Quant à l’UNTM, dans sa déclaration lit par son secrétaire général adjoint, Mahouloud Ben Kattra, elle a condamné les actes de violences perpétrés par les groupes armés ces derniers jours à Kidal contre les civils et militaires maliens. A savoir : l’attaque de la délégation du premier ministre et l’assassinat de personnels civils et militaires, qu’elle qualifie de lâche et crapuleux. Par ailleurs, l’UNTM dénonce, « la défaillance flagrante des Forces de la Minusma et Serval dans leurs missions de sécurisation des populations, seule raison de leur présence ». Et exige, la poursuite et la traduction des auteurs des crimes barbares devant les juridictions nationales et internationales. Ainsi que la libération et la sécurisation définitive de Kidal.
Que ceux qui croient que l’armée malienne est en déroute se détrompent donc !
Lassina NIANGALY
