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Réconciliation nationale : Le coup de poignard est encore venu du Mnla
Publié le lundi 26 mai 2014  |  Le Prétoire


© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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Certes, les affrontements armés survenus à Kidal, samedi 18 et dimanche 19 mai 2014, ne remettent pas définitivement en cause le dialogue inter-Maliens mais ils constituent véritablement un plomb dans l’aile du processus de réconciliation.

Tel que le Premier ministre l’a exprimé sur les antennes de RFI, les actes ignobles, récemment posés par les mouvements rebelles et terroristes dans l’Adrar, constituent une énième provocation et, sûrement, la pire depuis la fin de la guerre de reconquête des régions nord de notre pays.

Après ces événements douloureux qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes de part et d’autre beaucoup d’observateurs du dossier du Nord s’interrogent désormais sur leurs conséquences sur le processus de la réconciliation. Sur la question, les autorités maliennes réaffirment leur volonté et leur détermination à privilégier le dialogue, comme elles l’ont jusque-là fait. Au cours de toutes ses sorties, le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a réitéré l’engagement et la disponibilité du gouvernement à poursuivre la voie du dialogue. Tout comme son chef de gouvernement qui, sur les antennes de RFI, a déclaré que les mesures élémentaires d’exercice de la souveraineté du Mali sur son propre territoire qui étaient en train d’être prises à Kidal ne sont aucunement antinomiques du processus de négociation. «Nous allons mener tout cela de front», a lâché Moussa Mara, promettant que notre pays parviendra, dans les jours à venir, aux derniers accords sur le Nord. Pour ainsi dire, la question sera réglée cette fois-ci de manière définitive.

Pour sa part, le ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed, invité du journal télévisé de l’Ortm du vendredi dernier, a non seulement souligné les efforts déployés par Bamako pour rétablir la paix par la voie du dialogue mais aussi noté des avancées dans le cadre de l’application de l’Accord de Ouagadougou dont il a souhaité que toutes les parties se prévalent. «Nous sommes pour le dialogue et nous travaillons à cela. Le président de la République a nommé un haut représentant du chef de l’Etat qui est chargé de faciliter ces pourparlers de paix», a expliqué Zahabi, se félicitant que la préparation de ces négociations ait déjà commencé au niveau interne à travers notamment les états généraux de la décentralisation et les assises sur le nord, tenus respectivement en octobre et novembre 2013. Par ailleurs, Zahabi Ould Sidi Mohamed a noté avec regret le fait que les mouvements armés admis aux négociations n’ont pas, jusque là, transmis leurs revendications aux autorités maliennes en dépit de la sollicitation du gouvernement dans ce sens.

A la question de savoir si le gouvernement allait avoir les mêmes interlocuteurs qu’il avait avant les récents événements, le ministre de la Réconciliation nationale dit ne pas se poser assez de questions à ce sujet : «Je ne me préoccupe pas de cela. Celui qui sera en face de nous, on va négocier avec lui, qui qu’il soit», rappelant que ces négociations seront transparentes mais surtout inclusives. Toute chose qui ne lève pas pourtant l’inquiétude de plusieurs Maliens car, quoi qu’on dise, cette énième violation de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, signé en juin 2013, constitue un véritable coup de poignard que les mouvements rebelles viennent de porter au processus de réconciliation. Cette crainte est d’autant légitime que tous les observateurs du dossier malien savent que ceux qui s’agitent encore aujourd’hui contre la République du Mali s’étaient montrés moins enclins aux négociations et versaient dans le dilatoire. Pendant que le gouvernement du Mali et la communauté internationale s’échinaient à organiser des rencontres périodiques préparatoires auxdites négociations.

C’est pourquoi, il est bon que la communauté internationale tire toutes les conséquences de cet énième sabotage et amène toutes les parties à s’inscrire de manière résolue dans l’esprit et la lettre de l’Accord de Ouagadougou auquel elles ont toutes librement souscrit. Avant, la communauté internationale, à travers la Minusma, doit, conformément à la résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations Unies, aider rapidement le Mali à exercer sa pleine et entière souveraineté sur toute l’étendue de son territoire. Cela doit d’ailleurs être le préalable à toute discussion entre le gouvernement malien et les groupes rebelles.

Bakary SOGODOGO

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