Face aux derniers développements dans la Région de Kidal, la société civile se remobilise. La Coalition des alternatives africaines dette et développement (CAD-Mali), un mouvement de contre-pouvoir opposé aux politiques néo-libérales, a organisé dimanche une conférence de presse à son siège à Djélibougou. Cette rencontre avec la presse a offert l’occasion au mouvement de réitérer sa position face à la crise.
Le secrétaire général de la CAD-Mali, Issa Kamissoko, qui avait à ses cotés le directeur exécutif, Souleymane Dembélé, et Mme Diarra Fatimata Boundy, a noté que notre pays faisait face à une coalition de groupes armés regroupés autour du MNLA. Des groupes qui se sont associés pour mieux semer la terreur et se livrer à leur activité favorite : les trafics en tous genres. La CAD-Mali fait le constat que des enjeux de dimensions régionales sont présents, comme on peut le constater. Chaque fois que le dialogue tend à s’installer pour conduire vers une sortie de crise, la violence refait surface.
La coalition a déploré le fait que les forces internationales présentes dans la Région de Kidal n’ont rien fait pour empêcher le MNLA et ses alliés de se livrer à des exactions, notamment la prise d’otages et l’exécution de certains d’entre eux.
Les conférenciers ont rappelé que depuis 2012, notre pays peine à sortir de la crise. Pourtant, un moment, il a bénéficié de la solidarité de la communauté internationale avec le déploiement de l’opération française Serval et de la MINUSMA et l’annonce de la mobilisation de 3,2 milliards d’euros lors de la Conférence des donateurs à Bruxelles en mai 2013.
Si ces différentes actions ont permis de stopper les djihadistes, de libérer une bonne partie du territoire national, les Maliens n’ont pas compris pourquoi nos forces n’ont pas accompagné les Français à Kidal, le non cantonnement des combattants du MNLA et le confinement de nos troupes au camp I de Kidal.
Pour la CAD-Mali, cette exception faite à Kidal est à la base des difficultés du moment. L’organisation déplore le déplacement de 3500 compatriotes avec le déclenchement des nouvelles opérations. Une crise humanitaire de plus.
Dans les zones concernées par le conflit, « l’école est arrêtée et le sort des élèves est incertain » depuis 2012, souligne la Coalition. Les projets des djihadistes sont funestes car ils veulent une école différente de l’école de la République. La CAD-Mali invite donc tous les acteurs à œuvrer sincèrement pour le retour de la paix.
Ses responsables appellent au respect des dispositions de l’Accord de Ouagadougou. Ainsi l’Etat sera à même de sécuriser les personnes et les biens et d’initier des actions de développement dans les régions nord du pays. La société civile doit s’impliquer davantage dans la recherche de la paix et dans la sortie de crise, estime la CAD-Mali, notamment en contribuant à la promotion du dialogue intercommunautaire et en travaillant à la recherche des causes structurelles des rebellions dans notre pays.
La coalition constate que les défis sécuritaires sont de plus en plus nombreux et de plus en plus complexes. Elle invite l’ensemble des acteurs du Nord et du reste du pays tout entier à œuvrer à la recherche d’une paix durable.