L’implication du président de la République islamique de la Mauritanie, dans le dossier du Nord irrite les observateurs avertis. Ce, au regard de la position que ce dernier a adopté tout au long de la crise que notre pays a connue dans sa partie septentrionale.
En effet, l’homme qui se présente aujourd’hui comme le sauveur du Mali a manqué de courtoisie au plus fort de l’occupation armée. Et, ceux qui ont suivi ses interventions se souviennent des accusations gratuites et des mots durs qu’il lançait à l’encontre de notre pays. A la limite, le président mauritanien n’avait plus d’égard pour nos autorités.
Malgré le fait que son territoire ait été le laboratoire des grands terroristes et autres trafiquants de drogue, le Mali lui a accordé même le droit de poursuite sur son sol. La suite on la connaît, l’armée mauritanienne a abusé de cette faveur en causant des dégâts énormes dans plusieurs villages, hameaux et campements où des populations civiles ont été tuées.
Pis, sous la pression de Nouakchott, la justice malienne a jugé et libéré en catimini un terroriste qui n’est autre que Sanda Ould Boumama. Ce dernier est depuis quelques mois en Mauritanie au vu et au su de des autorités de ce pays. Mieux, le propagandiste d’Aqmi dispose de la nationalité mauritanienne et ne semble pas inquiété.
Plusieurs constats s’imposent pour qualifier la duplicité du chef de l’Etat mauritanien. D’abord, c’est son territoire qui sert de base-arrière aux rebelles du « MNLA », du « MAA » et d’autres bandits armés qui déstabilisent le Mali. C’est dans la capitale mauritanienne que la tête pensante du groupe séparatiste, Nina Wallet Intalou peaufine les stratégies pour réaliser l’utopique République de « l’Azawad », elle jouit du titre honorifique d’ambassadrice.
Sans oublier que l’arsenal que les éléments du »MNLA » ont pillé au nord du Mali continue d’être sécurisé en Mauritanie. Et, selon une source crédible, d’importantes quantités d’armes utilisées dans les affrontements de Kidal la semaine dernière par les bandits du »MNLA » contre l’armée malienne sont arrivées à partir de la localité mauritanienne de Faouta.
En se proclamant médiateur dans la crise de Kidal, le président mauritanien voulait sûrement redorer son blason et surtout masquer le soutien qu’il a toujours apporté au « MNLA ». Un des porte-paroles des rebelles a même soutenu que Mohamed Ould Abdoul Aziz est la personne la mieux indiquée pour gérer la situation. Car, dira-t-il, il connait bien les exigences du groupe séparatiste ; son hospitalité à l’endroit de ses éléments ne souffre d’aucune ambigüité. C’est donc à juste titre qu’il a obtenu aux forceps un accord de cessez-le-feu avec le MNLA.
En tout cas, son homologue malien, très affecté par la situation, ne pouvait que se satisfaire de la proposition de ses bons offices. Toujours est-il que Mohamed Ould Abdoul Aziz n’a pas été mandaté par l’Union africaine dont il assure la présidence. D’où la question de savoir si IBK a mesuré toute la portée de cette médiation ?
Ce qui est reste évident, c’est qu’il y a bien des zones d’ombre dans cet accord de cessez-le-feu et ce sont plutôt les groupes armés qui en sortent gagnants.
A suivre !