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Nouvel Horizon N° 4622 du 27/5/2014

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Arrêt des hostilités à Kidal
Publié le mardi 27 mai 2014  |  Nouvel Horizon




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 Dans le dossier

• Trois groupes armés ont accepté un accord de cessez-le-feu :
• Un soulagement, en attendant des négociations politiques
• La commission d’enquête internationale attendue

Proposé par le président mauritanien et président en exercice de l’Union Africaine (Ua), Mohamed Ould Abddelaziz, les séparatistes touaregs ont accepté vendredi 23 mai 2014, l’accord de cessez-le-feu, paraphé quelques heures auparavant par trois groupes armés présents.

L’heure était donc au soulagement, samedi 24 mai, au Mali après l’accord de cessez-le-feu entre le Gouvernement et les groupes armés du Nord qui ont pris la ville de Kidal, mais les autorités sont désormais attendues sur la relance de négociations avec les rebelles.
Selon des habitants interrogés par des médias, le calme régnait, samedi à Kidal (extrême nord-est, à 1.500 km de Bamako) au lendemain de l’accord de cessez-le-feu.
A l’occasion d’une manifestation de soutien à l’armée malienne dans la capitale, le soulagement était sensible.

« On ne peut que saluer » l’accord, jugeait Racky Dalla Diarra, qui a manifesté aux côtés de quelque 2.000 personnes, selon la police.
« La guerre ne profite à personne. Le cessez-le-feu permettra à chacun d’aborder la question de Kidal de façon beaucoup plus sereine », a-t-elle ajouté.
Le rassemblement se tenait sur la place de l’Indépendance à l’appel de partis de la coalition soutenant le président Ibrahim Boubacar Keïta.

Élu en 2013, « IBK » affronte une grave crise avec les derniers événements de Kidal. Les affrontements ont fait craindre à beaucoup une reprise de la guerre dans le nord du Mali, secoué depuis des décennies par des mouvements touareg indépendantistes et tombé aux mains de groupes islamistes en 2012, avant qu’une intervention militaire française ne les chasse de la région en 2013.

Vendredi, le président de l’Union Africaine (Ua), le chef de l’État mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, avait arraché aux deux camps un cessez-le-feu, réclamé par la communauté internationale, Onu et France en tête, depuis la reprise le 17 mai de combats meurtriers qui s’étaient soldés mercredi par la déroute de l’armée malienne à Kidal.

Bamako a signé le document, de même que trois groupes armés, composés essentiellement de Touareg mais aussi de combattants arabes: le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla, rébellion touareg), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua, formé par des dissidents d’un groupe jihadiste) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa).

En plus de la cessation des hostilités, l’accord prévoit « la libération des prisonniers dans les meilleurs délais » et « la mise en place d’une commission internationale d’enquête ».
Kidal représente depuis des mois un défi de taille pour l’État malien: en dépit de l’intervention militaire internationale initiée par Paris et en cours depuis 2013, il n’a jamais réussi à complètement reprendre pied dans cette zone, traditionnellement fief touareg.
En plus de Kidal, les groupes armés ont pris Ménaka (660 km au sud-est de Kidal), selon l’Onu.

PARIS appelle au dialogue

Pour Mamadou Samaké, sociologue malien, cet accord est « déjà important pour la suite des événements, même si on sent la déception chez les partisans du pouvoir qui pensaient que les rebelles allaient tout de suite libérer les deux localités désormais sous leur contrôle », Kidal et Ménaka.
« Restez mobilisés derrière le Mali. (…) Restez derrière les autorités et l’armée retrouvera bientôt ses positions initiales », a d’ailleurs assuré le Premier ministre Moussa Mara devant les manifestants rassemblés samedi à Bamako.
Mais désormais les autorités maliennes sont sous forte pression: une relance des négociations politiques, au point mort, est plus que jamais attendue par les alliés du Mali.
La France a ainsi salué, samedi l’accord, appelant à sa mise en oeuvre « immédiate et intégrale ».
Dans un communiqué, le Ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius, a prôné « un processus global, appuyé par la région et la communauté internationale, qui permette un règlement définitif de la crise au nord du Mali ».

Si un accord signé le 18 juin 2013 entre Bamako et groupes armés à Ouagadougou avait permis la tenue de la présidentielle malienne en juillet-août 2013, les discussions de fond sur le sort du Nord se font toujours attendre.

A Bamako, la situation à Kidal échauffe en tout cas les esprits, et l’opposition entend en profiter.
Le parti de l’ancien rival d’ »IBK » à la présidentielle, Soumaïla Cissé, et deux autres formations d’opposition ont réclamé la démission du président, du Premier ministre et de tout leur Gouvernement. Pour eux, ils sont « les principaux responsables de la tragédie de Kidal et de l’humiliation » du Mali.

La Commission d’enquête internationale

Certains points demeurent néanmoins en suspens. L’accord obtenu par les Nations Unies prévoit notamment la mise en place d’une commission d’enquête internationale, qui devrait pourtant déjà exister depuis longtemps. Elle était déjà prévue par l’article 18 de l’accord d’Ouagadougou, signé en juin dernier par le Gouvernement malien et les groupes rebelles.
Elle est censée faire la lumière sur les crimes commis sur tout le territoire malien, notamment dans le Nord. A savoir, précise le texte de l’accord, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les violences sexuelles, le trafic de drogue et toutes les violations graves du droit international.

Mais pourquoi cette commission n’a-t-elle jamais vu le jour ? Une source au sein de la Mission des Nations unies au Mali se justifie : « le travail a déjà commencé, des ateliers ont eu lieu sur le sujet ». Et de poursuivre : « les deux camps prétendent qu’ils veulent cette commission, mais ils n’ont jamais saisi officiellement l’Onu. Or nous leur avons bien dit qu’ils devaient faire cette démarche. »

Le problème, c’est que la commission remonterait aux crimes commis depuis le début de la guerre, en janvier 2012. Le massacre de soldats maliens à Aguelhok en février 2012, ou encore la mort d’officiels maliens civils, tués par les groupes armés il y a une semaine à Kidal.

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