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Bilan matériel et moral de la guerre de Kidal : Le MNLA fait le point, mais…..
Publié le mardi 27 mai 2014  |  Le Tjikan




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Les Maliens croyaient mordicus aux muscle du biceps d’IBK pour briser la solide forteresse de protection érigée par Serval pour couper Kidal du reste du Mali. Mais, ils ont appris à leurs dépens que la France ne bougera pas d’un iota. Pousse-pousse s’arrête au mur, dit-on souvent. Après la boucherie du mercredi dernier, l’heure est au compte.

Si les Maliens tergiversent dans les décomptes, du côté de l’ennemi, on ne s’embarrasse pas à brandir son trophée de guerre. Comme, il fallait s’y attendre, c’est dans la capitale du Faso que le MNLA et ses alliés ont fait le point de la situation. C’était à la faveur d’une conférence de presse, qu’ils ont animés, le jeudi dernier dans un hôtel chic à Ouagadougou.Le bilan annoncé par les mouvements armés est lourd, même très lourd, du côté malien. Une quarantaine de morts, prés d’une centaine de prisonniers de guerre, une cinquantaine de véhicules 4X4 flambant neufs, 10 camions de transports de troupes et de matériels, 4 chars BRDM, récupérés. Cette conférence de presse, brandit comme signe de victoire sur le Mali, donne l’occasion au reste du monde de rire de l’Afrique.

C’est toujours un continent qui s’offre en spectacle, les atrocités affligées aux citoyens africains, soit en devenant la main exécutrice des salles besognes que les autres évitent de faire chez eux. Soit en facilitant son exécution, quand bien même que les principes fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue depuis 2000 l’Union Africaine (UA), interdisent aux pays membres de permettre à un mouvement armé quelconque d’utiliser son territoire comme base arrière pour déstabiliser son voisin.

Mais, le Burkina Faso a fait fi de cette clause en installant le tapis rouge aux rebelles maliens. Un précédent grave, qui peut se retourner contre lui, un jour ou autre au nom du principe de réciprocité. En attendant, passons l’éponge dessus.

Un adage bambara dit « si l’on voit l’intestin tenir débout, ce qu’il y a un morceau de bois à l’intérieur ». Si la France n’est pas derrière le MNLA et ses acolytes djihadistes et narcotrafiquants, comment une poignée d’individus peut mettre l’armée d’un pays comme le Mali en déroute ?

Même, les plus gros imbéciles de l’humanité ne peut croire à une telle hypothèse.
En effet, lors des affrontements du mercredi dernier, nos hommes ont découvert des corps assimilables à des européens au sein des combattants du MNLA abattus. Cette énième découverte confirme l’implication au plus haut niveau des Autorités françaises dans le conflit qui oppose le Mali à une poignée d’opportunistes usurpateurs. Aujourd’hui, la défaite fabriquée des FAMa change les données sur le terrain militaire. Mais, sur le plan économique, les Autorités maliennes ont des arguments à faire valoir et faire basculer le cours de la discussion, si elles arrivaient à tenir tête.

L’argumentaire économique à faire valoir !

Le Mali compte environ 14 millions de consommateurs, certes, pas très nantis mais, représentant au moins un gros marché pour les entreprises françaises, dont les plus robustes sont : Orange-Mali, Total-Mali, Air France et le groupe Bolloré. Pour ne citer que celles-ci. D’ailleurs, en plus des nouveaux entrepôts, que le Groupe Bolloré a récemment inauguré au niveau du port sec à Bamako dans la zone de Sotuba, il a des visées sur les rails maliens et sénégalais. A côté de ces mastodontes, gravitent également des milliers de PME/PMI appartenant à des français.

En faisant le forcing à Kidal, le Mali peut lui aussi bouter ces entreprises dehors. Surtout que l’exemple Rwandais est très vivace en Afrique. Ce petit pays d’Afrique australe s’est détourné de la France. Depuis, il a noué avec le chemin de la prospérité. Il fait partie des pays dont le taux de croissance annuel avoisine les deux chiffres.

La France est également conscience du sentiment anti-français très grandissant. A cause de la situation à Kidal, un petit claquement de doigts suffit pour détourner les consommateurs maliens des produits des entreprises françaises installées au Mali. Surtout existent. A l’opposé de Total-Mali, d’Air France, il y a aussi Shell-Mali et plusieurs autres grandes compagnies, qui peuvent prendre la place de Total-Mali.

Le boycott fera le plaisir aussi du cimentier malien, « Diamoncement », qui fait face aujourd’hui à une rude concurrence du groupe Lafarge, dont les filiales sont installées au Sénégal, en Côte d’Ivoire et même au Burkina Faso. C’est dire que c’est la horde d’opportunistes qui manipulent comme des poupées qui ignorent le sens du vent, sinon la France sait ce qu’elle veut et où se trouve ses intérêts. Le monde est suffisamment ouvert aujourd’hui, aucun pays ne peut manquer de partenaires. En se détournant de la France, le Rwanda n’a t-il pas été accueilli à bras ouverts par le Commonwealth ? Il est temps que la France se rende à l’évidence et comprenne que la mondialisation ne peut effacer d’un trait le sentiment nationaliste.

La gauche de François Hollande apprend à ses dépens, l’amère leçon, le dimanche dernier, à la faveur du renouvellement des mandats des députés européens. Le PS a été sérieusement laminé par l’extrême droite de Marine Lepen. 26% des français l’ont préférés au détriment du PS, qui n’a récolté que seulement 14%. C’est dire que les Maliens aussi ont le droit de protéger leur patrie contre des aventuriers.
Mohamed A. Diakité

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