Melun - Un conteur malien de 70 ans a nié mardi au premier jour de son procès devant les assises de Seine-et-Marne à Melun avoir violé à une trentaine de reprises sa voisine, devenue mère de ses oeuvres à 12 ans.
Hamadoun Tandina, qui vivait de ses contes africains et spectacles dans divers centres culturels, et notamment au musée parisien du Quai Branly, a reconnu des relations sexuelles avec cette fillette.
Il avait alors 68 ans, et derrière la porte toujours ouverte de son appartement, racontait régulièrement des histoires aux enfants de son quartier de Combs-la-Ville.
L’homme, qui encourt 20 ans de réclusion, a notamment été confondu par les tests ADN pratiqués sur le bébé, aujourd’hui âgé de 3 ans.
Mais mardi, il a nié tout fait de viol, martelant, jusqu’à l’absurde, que les relations étaient consenties. "Elle me voulait, elle avait besoin de moi", a-t-il lancé face à sa victime, qui aujourd’hui encore, à 15 ans, ne présente que le visage d’une jeune adolescente.
Lui n’a pas hésité, à grand renfort de gestes des bras et des mains, à la décrire comme "une femme, les seins gonflés comme une star", qui aurait "menti sur son âge".
Elle "m’a manipulé, profitait que ma femme ne soit pas là, elle me suivait, elle n’attendait que ça", a avancé cette homme en costume noir, moustache fournie, sans pouvoir expliquer pourquoi il n’avait pas mis terme de lui-même à la relation. "On est pas dans un conte là, monsieur, on est dans la réalité", l’a repris, agacée, la présidente de la Cour d’assises Catherine
Katz.
Selon les déclarations de la victime, l’homme l’aurait menacé de mort si elle révélait les viols. Sa mère l’avait finalement découverte enceinte.
Les réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats devraient avoir lieu mercredi et le verdict rendu dans la soirée.
fbe/ei