Le gouvernement malien affiche sa volonté de relancer le processus de négociation à travers la proposition d'un plan qui sera élaboré dans une dizaine de jours. Depuis la signature de l'accord de cessez-le-feu, signé entre Bamako et les groupes rebelles à Kidal, la tension a baissé d'un cran au Nord. Les populations qui avaient fuit les combats font leur retour progressivement.
L'accord arraché samedi par le Président en exercice de l'union africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des prisonniers et l'ouverture des négociations dans un bref délais.
Si les combats ont cessés sur le théâtre, la cinquantaine de militaires maliens prisonniers entre les mains des groupes armés ne sont pas encore libérés. Le CICR qui leur a rendu visite il y a quelques jours, ne fait pas commentaires sur leur état de santé.
La ville de Kidal reste contrôlée par les rebelles, mais leur mouvement a annoncé hier, dans un communiqué, la mise à disposition du gouvernorat à la communauté internationale. Hier dans le Grand Dialogue de Studio Tamani le MNLA se disait prêt à reprendre les négociations.
Le président IBK a donné des instructions pour l'élaboration d'une feuille de route avec un délais d'une dizaine de jours. Ce plan devrait prendre en compte quatre axes : le sécuritaire dans le nord du Mali, le développement et la cohabitation pacifique entre les populations, ainsi que la gouvernance locale. Pour la conduite des négociations, l'Algérie propose ses bons offices. Le Burkina se dit disponible à « aider » le Mali dans ces négociations, tant dis que le Maroc invite les groupes armés à rejoindre la table de négociation.
Issa Fakaba Sissoko a joint le Pr. Mamadou Samaké, chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université de Bamako.
« On peut s'attendre au fait que ce document recentre la gestion du problème autour de la mise en œuvre de l'accord préliminaire de Ouagadougou, tout comme la résolution 2100 d'avril 2013 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui reconnaissent l'intégrité du territoire malien. Donc, les négociations à venir se feront sur la base du respect de l'intégrité du territoire du Mali. Il s'agit de voir, comment de façon inclusive, groupes armés, leaders d'opinion locaux et les autres composantes communautaires des trois régions peuvent se mettre ensemble pour trouver une solution définitive à la crise.
Tous les partenaires seront la bienvenue. En plus de l'Algérie, le Maroc a été aussi sollicité en tant que facilitateur. Cela ne veut nullement dire la médiation de la CEDEAO est remise en cause. Nous avons certes perdu des positions militaires, mais cela ne veut pas dire qu'une voix se soit élevée pour remettre en cause l'intégrité du territoire du Mali ».
Par Studio Tamani