La fièvre politique provoquée par la débâcle de l’armée le 21 mai 2014 face aux groupes armés à Kidal, n’a pas fini de livrer tous ses secrets. En effet, une semaine après cet évènement tragique et écœurant, les surprises vont bon train et elles n’ont pas l’intention de s’arrêter. Après le refus du Premier ministre, Moussa Mara d’assumer sa responsabilité dans l’offensive de l’armée, le 21 mai 2014, à Kidal et après avoir déclaré « l’état en guerre », les Maliens ont été à nouveau assommés, dans la nuit du mardi à mercredi, par la démission du Ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, au moment où ils attendaient du Président de la République la démission du chef du gouvernement pointé du doigt comme étant le vrai responsable.
La déclaration de guerre faite par le Premier ministre, Moussa Mara à son retour de Kidal restera-t-il impunie à jamais ? Visiblement, telle semble être l’option choisie par le Président IBK qui depuis l’attaque du 21 mai dernier cherche un bouc émissaire face à la colère des parents des soldats tombés sur le champ de la bataille à cause de l’entêtement du Premier ministre, Moussa Mara à aller à Kidal malgré la situation sécuritaire délétère dans cette ville.
En effet, dans sa tentative à détourner l’attention des Maliens notamment les parents des victimes lors de l’attaque du 21 mai qui exigent à ce que toutes les responsabilités de cette attaque meurtrière soient situées, le Premier ministre, Moussa Mara de connivence avec le Président IBK veulent faire comprendre au peuple malien que le ministre de la Défense est le seul fautif.
la question semble être tranchée depuis la démission du ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga que la présidence de la République veut aujourd’hui faire passer comme le seul responsable de l’attaque meurtrière du 21 mai 2014 à Kidal entre l’armée et les groupes armés du MNLA. Cependant, la question qui se pose est de savoir si sa décision « à sacrifier Boubèye » suffira à faire oublier aux Maliens la honte qu’ils ont essuyée à cause de cette déclaration de guerre de Mara.
Car, le peuple se souvient encore que c’est plutôt le Premier ministre Moussa Mara, qui en se rendant à Kidal sans en mesurer les conséquences, a déclaré la République du Mali en guerre lorsqu’il a été accueilli avec des rafales. Et ce n’est pas en soutenant que l’attaque lancée par l’armée malienne le 21 mai 2014 « n’est pas venue de l’autorité politique» qu’il se fera blanchir auprès du peuple Malien qui est loin d’être dupe. Mieux encore, Mara peut-il soutenir publiquement aujourd’hui qu’il n’était pas au courant de la décision de l’acheminement des renforts à Kidal pour apporter la riposte ?
Mais au lieu d’assumer ses responsabilités quel qu’en soit le prix, face au bilan trop lourd de sa témérité, il a décidé de faire volte-face et il veut jeter toute la responsabilité de cette attaque sur son ministre de la Défense. Mais, IBK va-t-il couvrir Mara dans une complicité ? Une chose est sûre, comme il aime à le dire pour l’honneur et la dignité des Maliens « Il ne saurait y avoir ni passe droit, ni sauf conduit ». Et tous les éventuels responsables doivent répondre de leurs actes. Cela, sans sélection aucune.