Invité de Rfi, la semaine dernière, le Premier ministre, s’exprimant sur la déroute de l’armée à Kidal, a affirmé : « aujourd’hui, la question n’est plus qui a donné l’ordre, qui n’a pas donné. La question est : il y a en des difficultés majeures sur le terrain qui ont constitué, pour nos forces armées et de sécurité, des occasions de perdre du terrain et qui donc nécessitent que des mesures de redressement soient prises. Le départ du ministre de la Défense figure parmi ces mesures de redressement… ».
Votre responsabilité n’est-elle engagée également ?
Mara : « le chef de l’Etat me fait confiance et me confie une responsabilité. Quand il estimera me retirer cette responsabilité, il prendra une décision tout à fait républicaine et logique’’.
En parlant de mesures de ‘’redressement’’, Moussa Mara tente décidément de noyer le poisson. Car dans cette sale affaire, il est le premier responsable de ce qui est arrivé à Kidal.
En conséquence : toute mesure de redressement doit commencer par lui. En effet, c’est son entêtement à aller coûte que coûte à Kidal pour prouver sa bravoure et en tirer tout le bénéfice politique, et à braver les mises en garde de la Minusma qui a plongé le Mali dans cette humiliation. C’est lui Mara qui a « déclaré la guerre » aux groupes armés. C’est encore lui Mara qui a fait perdre au Mali une demi douzaine de commis de l’Etat, tous sauvagement assassinés au gouvernorat de Kidal.
Au lieu de reconnaitre sa responsabilité, Moussa Mara tente maladroitement de faire porter le chapeau à d’autres. Or, si Kidal avait été prise, conformément aux prévisions qu’il avait faites, le très populiste Mara aurait savouré sa victoire. Alors qu’il ait le courage de renoncer aux délices du pouvoir et de rendre le tablier.
