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L’Essor N° 17691 du 2/6/2014

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Promotion de la citoyenneté : A l’école de l’art du débat contradictoire
Publié le lundi 2 juin 2014  |  L’Essor


© aBamako.com par mouhamar
Déclaration de politique Générale du Premier Ministre
Bamako, le 29 avril 2014. Assemblée Nationale. Le premier ministre Moussa MARA a présenté ce matin sa Déclaration de politique Générale du Premier Ministre.


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Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Me Mountaga Tall, a donné jeudi le coup d’envoi d’un concours interuniversitaire intitulé « Le profil du citoyen ». L’aspiration de voir naître un nouveau type de citoyen soucieux des défis que la Nation malienne doit relever, a suscité cette compétition interuniversitaire initiée par l’association Action pour la conscience citoyenne (ACC) en collaboration avec l’ONG Agir pour l’environnement et la qualité de la vie.

« Le Mali avait-il réellement besoin d’un régime démocratique pour son développement ?», tel était le thème de la première émission de ce concours enregistrée dans la salle des spectacles de l’Institut français de Bamako. C’était en présence de l’épouse du chef de l’Etat, Mme Keïta Aminata Maïga, la marraine de l’événement.

En fait, le concours est, à la base, une initiative nourrie par l’ONG AGIR fondée par la Première dame, dont l’objectif principal est de promouvoir une éducation environnementale basée sur un changement de comportement à travers son volet « femmes, enfants et environnement ».

Les organisateurs du concours souhaitent promouvoir le débat, le leadership et valoriser l’école malienne en donnant l’opportunité aux universitaires d’exprimer leurs talents afin de séduire le marché de l’emploi et, à défaut, obtenir des stages de formation au sein des entreprises de leur choix.

L’idée du concours est partie du constat que le débat, en tant que source du savoir, pourrait contribuer à l’éveil de la citoyenneté dans notre pays. L’ACC entend apporter ainsi sa pierre à l’émergence d’une université républicaine temple de tous les savoirs. En donnant le coup d’envoi de ce face-à-face universitaire, Me Mountaga Tall a précisé qu’il s’agit d’un combat d’idées dans la plus grande civilité où les protagonistes doivent échanger à bâtons rompus sur un thème aussi complexe qu’actuel : « le Mali avait-il réellement besoin d’un régime démocratique pour son développement ?». Mountaga Tall, en habitué des joutes oratoires, a prodigué des conseils aux deux groupes en compétition. Il a aussi félicité les membres de l’ACC pour cette belle initiative.

Cette phase pilote a opposé l’Institut supérieur d’informatique et de gestion des affaires (SUP-IGA), le « groupe A », à l’Institut supérieur de commerce (ISC), « groupe B ». Le principe est simple pour cette première confrontation d’idées. Pendant une trentaine de minutes, les deux écoles s’affrontent dans un débat très animé. Le groupe « A » vante les mérites du régime démocratique malien qui a permis, selon la thèse défendue, l’éveil des consciences, l’effectivité de la liberté d’expression, l’atteinte d’un niveau de développement acceptable à travers la construction d’infrastructures de base (écoles, centres de santé, eau potable), et surtout l’alternance dans la gestion des affaires publiques.

Quant au groupe « B », il a développé la thèse contraire : cette forme de gouvernance adoptée au Mali est en contradiction avérée avec la réalité sociale du pays. Pour lui, c’est à cause de cette démocratie que notre société a perdu toutes les valeurs d’antan qui faisait sa fierté. Ce groupe a également pointé du doigt la corruption, le népotisme et surtout la dégradation de notre système éducatif.

Au terme de l’exercice, le jury a salué la qualité des orateurs. Il a jugé qu’il n’y avait pas eu de vaincu mais qu’il était nécessaire de les départager. C’est ainsi qu’il a déclaré vainqueur l’ISC, le groupe « B ». Les deux établissements ont été félicités par l’épouse du chef de l’Etat et toute l’assistance. Ils ont également reçu des cadeaux des mains de Mme Keita Aminata Maïga.

Dans les semaines à venir, 16 autres établissements publics et privés vont se mesurer en rhétorique, en argumentaire et en élégance sur plusieurs thèmes mettant en exergue la citoyenneté.

Lougaye ALMOULOUD

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