La chambre d’Accusation de la Haute cour devrait en principe rendre son verdict, un Arrêt, demain mardi 03 juin 2014.
La semaine passée, le Contentieux de l’Etat et les Avocats de la défense du sieur Idrissa Haïdara avaient, en effet, produit leurs mémoires. Le premier entendrait s’opposer non seulement à la mise en liberté provisoire du prévenu mais aussi surtout réclamerait que l’entreprise (PMU-Mali) soit citée désormais partie civile. De sources judiciaires, ledit contentieux exigerait aujourd’hui la tenue d’un Conseil d’Administration extraordinaire de l’entreprise. Histoire d’officialiser la mise à l’écart du PDG.
Des éléments balayés d’un revers par les avocats de la défense, nous-a-t-on rapporté. Reste à savoir que ce sera l’attitude de la Chambre d’Accusation demain. Ses membres suivront-ils l’avis du Contentieux ? Si oui, ignoreraient-ils que cette affaire aurait pris une tournure politique ? N « auraient-ils pas entendu les propos de certaines autorités relatives à l’affaire PMU-Mali ? Prêteraient-ils leurs flancs à l’élimination d’un homme sous de prétextes fallacieux ?
L’opinion publique attend en tout cas la justice de son pays. En des occasions, elle a eu à assumer ses responsabilités malgré les pressions dites politiques. Cette fois encore, cette justice est capable de s’assumer. En le faisant, elle contribuerait à détendre un climat social déjà délétère. Les Observateurs sont unanimes : » Le Mali souffre d’un déficit de justice à cause des politiques « . L’affaire PMU-Mali est révélatrice de cet état de fait.
Leurs regards se dirigeront demain vers la Cour Suprême. Idrissa Haïdara, PDG de la Société, avait été interpellé puis placé en détention en l’absence de toute plainte. » mettez-le en prison, on verra ensuite « , semblait-on dire. C’était en fin décembre 2013. Cinq mois suivirent sans que le dossier ne bouge d’un iota. Il a fallu que le prévenu bénéficie d’une mise en liberté provisoire pour que le Contentieux de l’Etat revienne à la charge.
Or, ce sont des raisons de santé qui avaient justifié cela. Le Contentieux, mère de famille, en voudrait alors au prévenu, père de famille. Ceux de la Chambre d’Accusation sont également des chefs de familles. Au Mali, sur terre, leur justice a souvent triomphé. Mais ailleurs, au ciel, il y a une autre justice qui n’épargne que des bons, les justes, les droits. Le sait-on ?
B.KONÉ