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Licenciements abusifs : L’usine FAMAB au cœur d’un scandale
Publié le mardi 3 juin 2014  |  Le Débat




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La Fabrique malienne d’aliment bétail (Famab), localisée à Koutiala et appartenant au richissime opérateur économique Seydou N’Diaye, traverse une zone de turbulence depuis plusieurs mois. Non opérationnelle depuis le mois de décembre 2013 pour manque de matière première (graine de coton), ce qui représente un manque à gagner pour l’usine, elle fait face aujourd’hui à la colère de 206 de ses employés.

Suite à la fermeture de la fabrique pour des raisons évoquées plus haut, la direction générale de Famab a décidé début mai de se séparer de 206 agents. Face au bras de fer né de cette affaire, nous avons mené des investigations pour en savoir plus. Selon un des travailleurs qui a accepté de parler sous le couvert de l’anonymat, depuis début mai, «ils ont été licenciés abusivement». Toujours selon notre interlocuteur, «lui et ses collègues infortunés, qui se sont pliés à la volonté de la direction, réclament des arriérés de salaire de deux mois (mars et avril)».

À la question de savoir pourquoi ne pas suivre les voies légales, notre interlocuteur dira «qu’ils ont toujours travaillé chez FAMAB sans un contrat de travail». Quant au chef du personnel, Mahamane Sacko, qui a accepté de nous donner la version de son usine, il préfère parler de congé technique que de licenciement. Selon M. Mahamane Sacko, «l’usine a consenti beaucoup d’efforts en faveur des travailleurs en congé technique. Après avoir fermé depuis le mois de décembre pour manque de matière première, l’administration a continué à payer leur salaire». «Sans travailler depuis décembre, nous leur avons payé les salaires de décembre, janvier et février», explique le chef du personnel. Quant à l’inexistence de contrat entre la Famab et les 206 travailleurs plaignants, il dira qu’ils font partie d’une catégorie de travailleurs appelés «travailleurs occasionnels», dont le statut n’exige pas un contrat de travail.

«Nous avons des employés permanents qui bénéficient de contrat de travail à délai indéterminé», commente Sacko. En ce qui concerne les deux mois d’arriérés de salaire, Sacko affirme que «la direction compte les payer, comme les autres mois, bien qu’ils n’aient pas travaillé. Le retard se justifie par la non-disponibilité de fonds due à l’arrêt de la production». Il s’interroge en outre sur la bonne foi des travailleurs : «Alors pourquoi des problèmes surviennent cette fois-ci ?». Le chef du personnel estime que les anciens travailleurs de l’Huicoma que l’usine a recrutés au cours de la campagne 2013 sont à la base de cette fronde. S’estimant dans le même bateau que les autres, pour n’avoir pas été payé depuis deux mois, Sacko affirme que «la direction met tout en œuvre pour la satisfaction de tous les travailleurs».

Visiblement impatients, les 206 travailleurs concernés par la mesure de congé technique ont pris d’assaut les locaux de la fabrique, le mardi 20 mai, pour réclamer leurs sous. Après plusieurs heures de discussion avec l’administration, les 206 infortunés sont rentrés chez eux sans un sou en poche. Par ailleurs, la famille N’Diaye traverse aujourd’hui des moments difficiles pour la simple raison qu’un fils N’Diaye, du nom d’Alou N’Diaye, a été interpellé pour une affaire d’escroquerie de 4 millions. Il a été relâché après que la famille eut remboursé les sous. Au moment où nous mettions sous presse cet article, les travailleurs licenciés n’étaient pas encore rentrés en possession de leurs arriérés de salaire. Le bras de fer continue toujours du côté de la capitale de l’or blanc !

Drissa Tiéné

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