Plus de dix jours après la tragédie de Kidal, l’identité de qui a donné l’ordre n’est pas connue. Cette situation, qui a amené la démission de le Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, continue de faire trembler au sommet de l’Etat. Le démissionnaire ne voulant pas endosser une telle responsabilité mauvaise pour sa personne et sa carrière politique.
La question qui a ordonné l’attaque de Kidal, causant des dizaines de morts dans les rangs des Forces armées et de sécurité, n’a pas encore sa réponse. Pour beaucoup de Maliens lambda, le seul « responsable » cette tragédie est l’ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, puisqu’elle a causé sa démission. Le « sacrifié », l’ex-ministre de la Défense et des Anciens combattants, refuse d’endosser la lourde responsabilité et demande que les Maliens soient mieux édifiés sur l’affaire.
Il l’a fait savoir samedi dernier au forum des femmes leaders de son parti, Asma. « Puisque nous avons des députés à l’Assemblée nationale, dès le lundi prochain (hier, Ndlr) nos députés vont saisir les collègues de tous les groupes parlementaires, le président de l’Assemblée nationale, pour que l’Assemblée nationale, qui incarne tout le peuple, mette en place une commission d’enquête parlementaire […] A ce moment-là, je serais prêt à aller témoigner devant la commission, à mettre à sa disposition toutes les communications, tous les SMS qui ont été échangés, parce que nous les savons par nos services, nous savons aussi par d’autres services entre les gens et ceux qui sont sur le terrain, à ce moment-là ils sauront bien qui a échangé avec qui, qui a dit quoi, qui a été le dernier à leur parler et qui a continué à leur parler ».
Auparavant, sur RFI, le Premier ministre, Moussa Mara, avait « refusé » de situer de façon claire la responsabilité de qui a donné l’ordre d’attaquer Kidal. « Aujourd’hui, la question n’est plus qui a donné l’ordre qui n’a pas donné l’ordre. La question est, il y a eu des difficultés majeures sur le terrain qui ont constitué pour nos forces armées et de sécurité des occasions de perdre le terrain. Donc qui nécessite que des mesures de redressement soient prises. Le départ du ministre de la Défense figure parmi ces mesures de redressement », avait précisé le PM.
Plus loin, il a ajouté ceci : « ce n’est pas que nous l’ignorons (il s’agit de qui a donné l’ordre), il est bien facile de savoir qui a dit d’aller à droite qui a dit d’aller à gauche, mais je dis le plus important, pour nous, c’est de tirer les leçons utiles du passé ».
Ces propos du PM n’accusaient-ils pas Soumeylou Boubèye Maïga, surtout quand il parlait du redressement ?
Youssouf Coulibaly