Dubaï- L'otage français, Serge Lazarevic, enlevé en
novembre 2011 au Mali, est apparu dans une vidéo diffusée mardi par une chaîne
basée à Dubaï, dans laquelle il appelle le président François Hollande à agir
pour sa libération.
Flanqué de deux hommes cagoulés et en armes, l'otage, barbe fournie et
portant un turban noir, a indiqué s'exprimer le 13 mai 2014 dans la vidéo
diffusée par la chaîne de télévision Alaan, et appelé le président Hollande à
oeuvrer à sa libération.
Dans la courte vidéo diffusée en soirée dans son intégralité, l'otage a
salué sa famille et ses proches, à qui il a demandé à l'aider à retrouver sa
liberté.
Diane Lazarevic, la fille de l'otage, s'est dite "rassurée" après avoir vu
la vidéo.
"Cela fait maintenant plus de deux ans que je n'ai pas vu mon père (...) je
vois que mon père est plutôt en bonne santé et bien portant, donc c'est
rassurant", a-t-elle déclaré sur RTL.
"Mon père a toujours été costaud et a été toujours un roc. Je suis surprise
parce que les conditions de détention sont sûrement très difficiles, je
m'attendais à trouver quelqu'un de très amaigri et de très fatigué".
"De le voir dans cet état-là, c'est plutôt positif", a-t-elle ajouté, même
si elle rappelle que sur la vidéo "il y a quand même des gens cagoulés
derrière avec des kalachnikov". "Sur la vidéo, je vois qu'il se force à parler
et lit un texte", a-t-elle précisé.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré pour
sa part sur la télévision Public Sénat que la France poursuivait ses efforts
pour retrouver M. Lazarevic.
"Ce que je peux vous dire dans un domaine où il faut être très très
discret, c'est que nous continuons de travailler très étroitement pour essayer
de retrouver notre compatriote", a-t-il dit.
"Nous travaillons à la fois en recherchant le maximum d'efficacité mais
avec beaucoup de discrétion", a-t-il ajouté.
- Dernier otage français dans le monde -
Serge Lazarevic est le dernier Français dans le monde toujours détenu en
otage, après l'annonce en avril de la mort de Gilberto Rodrigues Leal, enlevé
en novembre 2012 au Mali, et la libération de quatre journalistes en Syrie.
Serge Lazarevic, 50 ans, a été enlevé au Mali le 24 novembre 2011 en
compagnie de Philippe Verdon, qui lui a été retrouvé mort d'une balle dans la
tête en juillet 2013.
Décrit comme un colosse de 1,98 mètre et 120 kilos au moment de son
enlèvement, Serge Lazarevic accompagnait Philippe Verdon en voyage d'affaires
lorsqu'ils ont tous deux été saisis par un groupe d'hommes armés dans un hôtel
où ils étaient descendus à Hombori (nord), selon ses proches.
L'enlèvement avait été revendiqué par Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi),
et Serge Lazarevic serait aujourd'hui détenu par le même chef rebelle qui a
fait assassiner deux journalistes français de RFI en novembre.
Selon Pascal Lupart, président du comité de soutien à Philippe Verdon et
Serge Lazarevic, les deux hommes prospectaient les environs en vue d'y
construire une cimenterie.
Après leur enlèvement, Aqmi avait présenté les deux otages comme des agents
du renseignement français, tandis que différents organes de presse faisaient
allusion à un passé d'aventurier africain de M. Verdon dont les affaires
l'avaient notamment mené au Soudan et à Madagascar.
Serge Lazarevic, qui a la double nationalité française et serbe, avait un
moment dirigé une entreprise de sécurité à Paris avant de travailler en tant
que chef de chantier dans le secteur de la construction, selon M. Lupart,
lui-même ancien membre des forces spéciales.
Une seule vidéo montrant Serge Lazarevic avait été transmise à la famille,
quelques mois après le rapt.
Thierry Dol, un des quatre otages détenus pendant trois ans au Niger, a
raconté avoir passé près d'un mois en compagnie de Serge Lazarevic juste avant
d'être libéré en octobre 2013. Mais ils n'avaient pas pu se parler.
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