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Nouvel Horizon N° 4627 du 3/6/2014

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Après avoir exploré en vain les voies pacifiques pour la résolution des problèmes dont souffrent les étudiants : L’Aeem menace de changer le fusil d’épaule pour se faire entendre de 198 millions de nos F cfa
Publié le mercredi 4 juin 2014  |  Nouvel Horizon


© aBamako.com par DR
Education : Affrontements entre militants de l`Association des Eleves Etudiants du Mali
Lundi 23 juillet 2012. Université des Sciences juridiques, et politiques de Bamako(USJPD) . Ces affrontements entre militants de l`AEEM sont dus a l`élection du sécrétaire général du comité.


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Après avoir cherché par la voie pacifique la résolution des problèmes dans l’espace universitaire, sans succès, le dimanche 1er juin 2014, le bureau de coordination de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (Aeem) a animé une conférence de presse à l’acropole de la Fast. Cette conférence de presse avait pour but de partager avec l’opinion nationale, via la presse, les problèmes auxquels font face les étudiants et de prendre l’opinion à témoin avant de changer de fusil d’épaule pour se faire entendre. Toutes les voies diplomatiques par lesquelles elle a passé n’ayant jusque là donné de suite favorable à leurs doléances.

La conférence de presse était animée par : Abdoul Salam Togola (secrétaire aux revendicationx du bureau de coordination de l’Aeem), Karim Traoré, (Trésorier), Illiace Ziguimé (secrétaire général de l’Institut Universitaire de Gestion (Iug)) et Abdramane Maïga, (secrétaire à la communication et à la presse de la Fseg). C’était aussi en présence de plusieurs étudiants exclus qui sont venus témoignés de leurs cas dont ils jugent injustifiés.

Les conférenciers ont évoqués des problèmes qui prévaut aujourd’hui au sein des facultés, et qui risquent dans les jours à venir de devenir un blocage pour le fonctionnement même de l’enseignement supérieur dans notre pays. Ces problèmes ont pour nom l’exclusion injustifiée de plus de 6.000 étudiants, le prélèvement de 2 500 Fcfa sur les trousseaux de tous les étudiants, l’incompétence du Centre National des œuvres Universitaires (Cenou), les conditions de vie précaire dans les campus, l’incapacité de l’Ecobank de gérer les bourses des étudiants….

EXCLUSION DE PLUS DE 6.000 ÉTUDIANTS

S’il y a aujourd’hui un problème qui coupe le sommet au membre de l’Aeem c’est bien l’exclusion injustifiée de plus de 6.000 étudiants dans la Faculté de Droits Privés, la Faculté des Droits Publics et la Faculté des Lettres, Langues et les Sciences du Langage.
Aujourd’hui le bureau de coordination de l’Aeem exprime amèrement sa colère du fait que toutes ses démarches pour résoudre ce problème sont jusque là restées sans suite favorable. Pour le secrétaire aux revendications du bureau de coordination de l’Aeem, Abdoul Salam Togola, ceci démontre l’indifférence des autorités en charge de l’éducation face aux problèmes des étudiants.

Pour les conférenciers ces exclusions sont injustifiées et les causes font pitié. A les en croire, dans les facultés les réalités changent du jour au lendemain. Selon les explications du secrétaire aux revendications, auparavant se sont les départements qui organisaient les examens dans les facultés sous la surveillance du décanat, c’est à dire du doyen qui les certifie. Après celui-ci envoie les résultats au rectorat pour approbation.

Selon leurs dires, le problème est qu’après la publication des résultats par le décanat, le rectorat a publié un autre résultat avec des milliers d’étudiants exclus. Après les enquêtes, affirme M. Togola, nous nous sommes rendu compte qu’il y a un conflit d’intérêt entre le rectorat et le décanat dont les étudiants sont victimes alors qu’ils n’ont rien à voir.

« Peut être que si c’est le système qui a changé qu’on nous dise. Qu’ils nous disent que ce n’est plus à la faculté d’organiser les examens, et que c’est le rectorat qui est chargé de les organiser. La plupart des étudiants exclus sont en phase terminal c’est à dire en 3ème ou en 4ème année. Nous déplorons que sur la base d’un conflit d’intérêt entre administrateurs qu’on renvoie plus de 6.000 étudiants dans la rue sans motif.

Vu la nouvelle vision de l’Aeem nous avons entrepris la voie de la diplomatie pour avoir gain de cause. Nous avons constaté qu’avec les grèves ce sont les étudiants qui ramassent les pots cassés. Mais aujourd’hui c’est décevant de constater que les réalités nous montrent que tant qu’on ne sème pas le désordre au Mali on n’est pas écouté. Voilà pourquoi on a décidé d’informer la société civile, les autorités que si dans les jours à venir ils constatent que nous avons changé de fusil d’épaule que ce sont ces réalités qui nous poussent à le faire. Et nous croyons que cela est légitime », a expliqué le secrétaire aux revendications du bureau de coordination de l’Aeem, Abdoul Salam Togola.

Par ailleurs, Adoul Salam Togola a souligné qu’à la Faculté des Lettres, Langues Arts et Aciences du Langage, 1.674 étudiants ont été exclus. Selon lui cela se justifie par le fait qu’à la veille des examens les étudiants n’étaient pas sûr que les examens auront lieu car les professeurs étaient en grève. Et que c’est dans l’incertitude totale que les étudiants ont examiné. Selon lui, constatant que l’année était menacée, le décanat a traité les résultats avec précipitation pour attraper la nouvelle année universitaire.

« Voilà pourquoi les résultats n’ont pas été fiables. Ils sont sortis avec beaucoup d’erreurs ce qui a débouché à l’exclusion de 1.674 étudiants dans cette faculté. Les erreurs ont été signalées à l’administration qui a rassuré de les corriger avant la publication des résultats définitifs, mais rien n’a été fait. Nous membres de l’Aeem nous ne pouvons pas accepter que nos camarades soient exclus injustement de cette manière.

Ces exclusions sont soit dues au manque de volonté des administrateurs ou par conflit d’intérêt entre administrateurs. Nous n’allons pas nous asseoir bras croisés face à cette situation injuste. L’histoire ne dira pas que durant notre passage à la tête de l’Aeem que plus de 6.000 étudiants ont été exclus et que l’Aeem a été incapable de trouver une solution. Aujourd’hui plus de 6.000 étudiants sont à la maison sans espoir, sans savoir sur qui compter. Même s’il faut que nous restons tous à la maison nous allons le faire pour nos camarades », a déclaré le secrétaire au revendication.

PRÉLEVEMENT DE 2.500 FCFA SUR LES TROUSSEAUX DES ÉTUDIANTS

Selon le conférencier, depuis l’année dernière le conseil d’administration du Centre Vational des œuvres Universitaires(Cenou) a adopté le prélèvement de 2500 Fcfa sur les trousseaux de tous les étudiants. Motif évoqué : soutenir le Cenou dans ses activités. Une décision que les étudiants ont accepté croyant que leurs conditions seront améliorés.

Aux dires des conférenciers le Cenou avait affirmé que ces prélèvements lui permettront de faire l’entretien des campus, d’assurer la sécurité dans l’espace universitaire, d’assurer la restauration pour les étudiants, d’assurer la santé et le transport…

Aujourd’hui l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (Aeem) affirme qu’il y a aucun trace de ces 2.500 prélevés dans les Campus, que ni l’électricité, ni l’eau, ne fonctionne régulièrement au campus et que les toilettes sont sales fautes d’entretien. Aussi les conférenciers affirment que le Cenou n’assure aucune sécurité, qu’il n’y a aucune cantine où les plats sont subventionnés par le Cenou, qu’il n’y a pas d’infirmerie.

Concernant le transport le constat est amer. Selon les témoignages des conférenciers à ce jour seul deux (2) bus fonctionnent pour toutes les facultés. Et que les autres bus sont garés et le Cenou les donne en location. Au même moment où des étudiants n’arrivent pas à participer aux premières heures de cours à cause du retard et de l’insuffisance de bus.

« On n’a pas vu de trace du prélèvement des 2.500 Fcfa sur nos trousseaux. Nous avons demandé au Cenou de nous faire le rapport. Ce qui n’a pas été fait car l’argent n’a pas été investit dans les domaines que le Cenou a cité. Cette année aussi un autre prélèvement a été fait. Et le Cenou nous donne les mêmes motifs. Le Cenou est entrain de piller les étudiants et personnes ne dit mot. Nous demandons au Cenou de nous restituer nos 2.500 Fcfa et de nous faire le rapport de l’année dernière. Si le rapport est satisfaisant nous serons d’accord, le cas échéant nous allons nous faire entendre », ont ménacé les leaders estudiantins.

CENOU ET LA GESTION DES BOURSES

Les étudiants par la bouche de l’Aeem se disent insatisfait des actions du Cenou. Les conférenciers fustigent le fait que des étudiants passent l’année en faisant la navette entre le Cenou et la faculté, ou entre le Cenou et l’Ecobank pour avoir leurs bourses.

« Soit on leur dit qu’ils ont été omis sur la liste, soit on dit qu’il y a pas d’argent dans leurs comptes. Pourquoi Cenou fait tant d’omission ? Alors qu’on ne se trompe jamais de donner la bourse à un étudiant qui ne doit pas le bénéficié. Nous savons les causes de ces omissions. Nous lançons un appel aux plus hautes autorités de veiller sur la gestion du Cenou et sur la gestion de tous les responsables en charge de l’éducation car les étudiants en n’ont marre », a demandé le secrétaire aux revendications de l’Aeem, Abdoul Salam Togola

L’AEEM INSATISFAIT DE LA GESTION DES BOURSES PAR ECOBANK

Les conférenciers ont affirmé qu’ils ont acclamé et ont accueilli le système bancaire avec joie. Car soutiennent-ils qu’ils pensaient que ce système allait mettre les étudiants à l’aise. Face aux difficultés que les étudiants font face pour avoir les bourses, l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (Aeem) demande de décentraliser le système bancaire.

« Nous ne voulons plus que les étudiants aillent dormir devant les sièges d’Ecobank et qu’ils continuent d’être maltraiter par les agents de cette banque », s’est indigné M. Togola. Les membres de l’Aeem ont informé que leurs problèmes ont été soumis à tous les niveaux, même à la présidence, sans succès. Raison pour laquelle l’Aeem n’écarte pas de changer de stratégie pour se faire entendre.
Modibo KONÉ

Cahier de doléances 2013-2014 du bureau de coordination de l’AeemL’Aeem sollicite la mise en place d’une commission anti-fraude dans tous les établissements secondaires et supérieurs

En vue de trouver des solutions pérennes aux différents maux de l’école malienne, qui entravent son épanouissement, le Bureau de Coordination de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (Aeem) a élaboré un cahier de doléances au titre de l’année scolaire et universitaire 2013-2014 dont des exemplaires seront déposés au cours de cette semaine à l’Assemblée Nationale, au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et d’autres départements de l’État.
Dans ce document, le bureau de coordination de l’Aeem retrace en long et en large les différents problèmes de l’école malienne.

Dans les recommandations, le comité directeur demande au Gouvernement : une franche collaboration et un dialogue sincère avec le bureau de coordination par rapport à la résolution des différents problèmes, de renforcer le dialogue pour l’abandon de la violence comme moyen d’expression à l’école, de trouver une solution rapide aux problèmes des professeurs, de pérenniser le prix d’excellence, etc.
Par rapport au volet pédagogique, l’Aeem sollicite entre autres :
- la reforme pédagogique pour adapter le niveau des élèves et étudiants aux programmes de formation de dernière génération ;

- la mise en place d’un système électrique autonome afin de palier aux problèmes de coupures d’électricité qui perturbent les cours en période de chaleur ;
- l’ouverture des bibliothèques et des salles informatiques jusqu’à 20 h, des dispositions idoines pour le payement des bourses à temps, une répartition adéquate des classes où l’effectif dépasse les places disponibles ;
- la révision des cas d’omission sur la liste des étudiants régulièrement inscrits, la sécurisation de tous les établissements secondaires et universitaires dans les zones périphériques, spécifiquement dans les régions du nord du Mali ;
- le respect strict des heures de travaux dirigés et pratiques pour la formation complète ;
- la reconnaissance des diplômes de la Fast au sein de la fonction publique.
En ce qui concerne la lutte contre la fraude, dans son cahier de doléances l’Aeem sollicite : la mise en place d’une commission anti- fraude dans tous les établissements secondaires et supérieurs, l’arrêt des cours privés dans les établissements supérieurs, l’arrêt

des ventes de brochures par les professeurs du supérieur.
Par ailleurs, le bureau de coordination de l’Aeem souhaite que, les différents points de ce cahier de doléances fassent l’objet de rencontre avec les plus hautes autorités afin de trouver des solutions idoines par des reformes en vue d’obtenir une formation efficace et une éducation performante et compétitive à l’échelle mondiale.

Tougouna A. TRAORÉ

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