Oui, le tabagisme est une épidémie mondiale autant plus meurtrière que coûteuse, en termes de prise en charge des maladies qu’elle profuse en longueur de journée, et de pertes qu’elle entraîne, car frappant pour l’esentiel des hommes et des femmes en activité. La grande faucheuse silencieuse, à savoir le tabac, tue chaque année 6 millions de personnes, soit un décès chaque six secondes. Phénomène préoccupant l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) au plus haut point, elle a décidé cette année de mettre l’accent.
« La hausse des taxes sur le tabac pour davantage sauver des vies ». Il s’agit, selon le représentant de l’Oms au Mali, M. Ibrahima Fall, d’une invitation aux Gouvernements et aux politiques, à porter les taxes sur le tabac à des niveaux qui réduisent sa consommation.
« En effet, sur la base des données analysées en 2012, l’Oms estime qu’une augmentation des taxes de 50% permettrait à l’ensemble des pays de réduire le nombre des fumeurs de 49 millions au cours des trois prochaines années et de sauver en fin de compter 11 millions de vies ». Véritable problème de santé publique, la consommation du tabac entraîne des maladies chroniques dont 90% des cas de cancer de poumon, 70% de bronchites chroniques et emphysèmes, et 25% des cas de cardiopathies ischémiques responsables de crises cardiaques mortelles. En plus des 6 millions de personnes qu’il tue chaque année, le tabac entaîne aussi la mort de plus 600.000 personnes chaque année, et constitue la cause des dommages économiques se chiffrant à plus 500 milliards de dollars.
Face au désastre, les pays du monde, sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), organisent la riposte, avec l’adhésion de176 parties représentant 88% de la population mondiale à la convention- cadre de l’Oms pour la lutte anti- tabac qui reste, pour le moment, le principal instrument de lutte anti-tabac entrée en vigueur en février 2005.
En septembre 2011, les dirigeants de la planète ont adopté une déclaration politique sur les maladies non transmissibles à l’Assemblée Générale des Nations Unies en s’engageant à accélérer la mise en oeuvre de la convention- cadre de l’Oms pour la lutte anti tabas. L’Oms a été priée d’assumer un certain nombre de tâches au niveau mondial afin d’accélérer les efforts nationaux de lutte contre les maladies non transmissibles.
« Depuis, un programme mondial a été fixé, fondé sur neuf cibles mondiales concrètes à atteindre en 2015 s’articulant autour du Plan d’Action de l’Oms pour la stratégie de lutte contre les maladies non transmissibles 2013-2020. Ce plan comprend une série de mesures qui, si elles sont appliquées collectivement par les États membres, les organismes du système des Nations Unies et l’Oms, contribueront à atteindre la cible mondiale de la réduction de 25% de la mortalité prématurée par les maladies non transmissibles d’ici 2025 et de 30% de la prévalence du tabagisme », a indiqué le représentant de l’Oms au Mali.
Pour le Ministre du Logement et de l’Urbanisme, M. Mahamadou Diarra, assurant l’intérim de son homologue de la Santé et de l’Hugiène Publique, M. Ousmane Koné, le Mali a fait beaucoup sur le plan national dans le cadre de la lutte contre le tabac.
Aussi, rappellera-t-il, l’adoption de la loi portant sur la restruction de la publicité et de l’usage du tabac, la ratification de la convention cadre de lutte anti tabac de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) en 2007, et récemment l’adoption d’un projet de loi portant sur la commercialisation et la consommation du tabac et des produits du tabac.
Assane Sy DOLO