Rencontre entre le président de la République et la classe politique hier : -IBK assure avoir limogé le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga – Il explique le retard dans les négociations censées s’ouvrir 60 jours après son investiture #aBamako

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Rencontre entre le président de la République et la classe politique hier : -IBK assure avoir limogé le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga – Il explique le retard dans les négociations censées s’ouvrir 60 jours après son investiture

Publié le jeudi 5 juin 2014 | L’Indépendant

© AFP par HABIBOU KOUYATE
Le président, Ibrahim Boubacar Keita préside le premier conseil des ministres
Lundi 9 septembre 2013. Koulouba Palace à Bamako. le président IBK a présidé son premier conseil des ministres

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CRISE AU NORD DU MALI

Comme nous l’annoncions dans notre dernière parution, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a reçu hier après-midi une cinquantaine de chefs de partis politiques de la majorité présidentielle et une dizaine de leaders de l’opposition. Celle-ci devait boycotter la rencontre pour avoir été invité par un sms anodin ; mais le Premier ministre Moussa Mara a rectifié le tir très tôt dans la matinée d’hier en appelant chacune de ses personnalité au téléphone pour leur demander de bien vouloir honorer le rendez-vous avec le chef de l’Etat. L’ordre du jour de ces échanges a porté essentiellement sur les derniers événements de Kidal. Toute chose qui a poussé IBK a expliqué à ses interlocuteurs qu’il a limogé le ministre Soumeylou Boubèye Maïga pour les nombreux dysfonctionnements constatés dans les opérations de l’armée le 21 mai à Kidal.

De l’avis général des chefs des partis ayant pris part à la rencontre, l’atmosphère était conviviale. La rencontre a permis à IBK de partager « des informations politiques utiles » sur les derniers événements qui ont secoué Kidal.

Avec une cinquantaine de leaders de la majorité présidentielle
Le chef de l’Etat a expliqué à ses invités, parmi lesquels Mamadou Sangaré dit Blaise (CDS), Me Mountaga Tall (CNID), Choguel Maïga (MPR), Housseinou Amion Guindo dit Poulo (CODEM), Bocar Moussa Diarra (UM-RDA), Younouss Hamèye Dicko (RDS), Ousmane Ben Fana Traoré (PCR), Bandiougou Diawara (APDM), etc ; que depuis toujours, il est disposé à aller à la paix à travers le dialogue. Mais, il a avoué avoir cherché d’abord « des solutions internes « en organisant des fora régionaux pour la paix, les états généraux de la décentralisation, nouer des contacts utiles pouvant servir de facilitateurs en vue d’aller vers la recherche d’une paix définitive.

A en croire IBK, il n’y avait aucune volonté chez lui de torpiller l’accord de Ouagadougou, qui invitait le nouveau président de la République à entamer des négociations avec les groupes armés, deux mois après sa prise de fonction.

Et le locataire de Koulouba de souligner qu’il est résolument engagé à nouer un dialogue sincère et inclusif avec les groupes armés. Il sait que cette crise ne peut pas se résoudre par les armes. Mais, il a toutefois souligné qu’il renouvelle sa confiance au Premier ministre ,malgré les derniers événements à Kidal. IBK a alors chargé les leaders des partis politiques de la majorité de relayer le message du dialogue et de paix à leurs militants et électeurs potentiels.

Ensuite, le chef de l’Etat a abordé les nombreuses défaillances dans les opérations déclenchées par l’armée malienne à Kidal le 21 mai. A ce propos, il a assuré avoir dit clairement à l’ex-ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga ,qu’il a failli dans ses missions du fait de tout ce qui est arrivé. Et IBK a laissé entendre que c’est lui qui a limogé le ministre. Contrairement à la « démission « dont a fait état la presse.

Par ailleurs, le locataire du palais de Koulouba a assuré ses interlocuteurs qu’il compte désormais échanger régulièrement avec eux sur les grandes questions de la nation. Il n’a pas manqué de survoler les récriminations de l’opposition portant sur les travaux de rénovation de Koulouba et de sa résidence de Sébénicoro à des milliards de nos francs, l’achat de l’avion, etc. A cet effet, IBK a expliqué que toutes ces accusations sont infondées ; mais pour ce qui concerne l’avion, il a souligné que l’ancien aéronef présidentiel n’était pas techniquement opérationnel. Aucun président de la République n’aurait le courage de l’utiliser. C’est pourquoi, il a choisi d’acquérir le nouvel appareil, qui, à l’en croire, appartient à tous les Maliens. Le Premier ministre, a-t-il ajouté, s’est déplacé avec pour aller récemment au Nigéria.

L’opposition invitée à des rencontres futures et individuelles
Huit partis de l’opposition étaient représentées : Soumaïla Cissé et Lassana Koné (URD), Tiébilé Dramé et Djiguiba Kéita dit PPR (PARENA), Modibo Sidibé (FARE), Ahmadou Abdoulaye Diallo et Fatoumata Sacko dite Djina (PDES), Amadou Koïta et Mamadou Sanogo (PS Yelen Kura), Djibril Tangara (FCD), Jeamille Bittar (UMAM), Modibo Sidibé (PSP).
Le chef de l’Etat les a assurés de sa volonté d’échanger avec eux et recueillir leurs propositions sur la sortie de crise sécuritaire. Il est prêt à les recevoir individuellement dans les prochaines semaines afin de discuter avec chacun d’eux sur des sujets divers de la vie de la nation.

En dehors des explications fournies aux partis de la majorité, IBK a assuré ses interlocuteurs sur sa volonté de les associer à la recherche de la paix. » Ce qui s’est passé récemment à Kidal n’honore aucun Malien, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition « , a-t-il indiqué.

Soumaïla Cissé de l’URD a pris la parole pour expliquer au chef de l’Etat qu’il faut faire en sorte que l’opposition ne soit pas vue comme des ennemis de la République. « Nous sommes des patriotes, disposés à apporter notre contribution à la reconstruction du pays « . Discours auquel le président s’est montré réceptif.

Bruno Djito SEGBEDJI

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