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Kidal, le 17 mai 2014 : Enquête : la Minusma a-t-elle voulu remettre Moussa Mara au MNLA ?
Publié le jeudi 5 juin 2014  |  Le Matin


© Autre presse par DR
Le Commandant de la Force de la MINUSMA inspecte les stagiaires démineurs de la Mission à Kati
Bamako, le 7 mai. Hier, le Commandant de la Force de la MINUSMA, le Général Jean Bosco Kazura, et une partie de son état-major, se sont rendus à Kati, au nord-ouest de Bamako, pour y assister aux exercices pratiques de fin de formation des techniciens des équipes de neutralisation des explosifs et munitions.


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Beaucoup le pensent. En se basant sur le film déroulé par l’intéressé lui-même le dimanche 17 à Gao. Suivons leur raisonnement.

Cela faisait la 4è fois consécutive qu’un ou des officiels maliens projetaient d’aller à Kidal. Et quatre fois le Mnla a dépêché une poignée de femmes et d’enfants pour occuper la piste d’atterrissage. Obligeant les officiels à rebrousser chemin. L’intégrité territoriale du Mali est reconnue par tous mais les officiels maliens sont interdits de séjour à Kidal par le Mnla nons cantonné comme ordonné par les accords de Ouagadougou du 18 juin. La Minusma et Serval sont présents à Kidal mais les forces de sécurité n’y disposent que de quelques dizaines d’éléments cantonnés dans un seul camp : mal protégés (le camp) et sans armes conséquents pour se défendre.

L’on sait tous que c’est serval qui a bloqué l’Armée à Anéfis et que la communauté internationale lui aussi a interdit Kidal à cette même armée. Il a été donc décidé que ce sont les forces étrangères qui allaient assurer la sécurité de Kidal et de sa région. Officiellement le Mnla et les groupes djihadistes avaient aussi Kidal en main. Si bien que le gouverneur de Kidal dans les faits était un orphelin sans défense dans les desideratas de la famille INTALLA.

Point important dans la conférence de presse de Moussa Mara, le Premier ministre du Mali, à Gao le dimanche 18 mai 2014, c’est la Minusma qui assurait (depuis la libération des régions du nord sauf Kidal) la sécurité du gouvernorat. Et ce avec la présence de quelques éléments maliens. Ce point est à retenir : le Pm est allé à Kidal tablant sur la présence dela Minusma dans cette ville.

Chantage, intimidation, et mise en danger
L’on sait que le PM et sa délégation n’ont pas pu atterrir à l’aéroport de Kidal : les forces maliennes n’ont pas le droit de toucher à la petite foule qui occupe la piste et, comme d’habitude, la Minusma et serval ont laissé faire. Donc, c’est par hélicoptère (de la Minusma) que le PM Mara et sa délégation ont atterri dans la cour du camp occupé par la Minusma.

Dès son arrivée, le PM avait fait l’objet de chantage et d’intimidation : la Minusma qui ne voulait pas de sa visite à Kidal lui aurait ‘’conseillé’’ de rester chez elle et de recevoir l’administration chez elle. Après ses travaux, il se serait envolé pour Gao. C’est à cette condition que lui et sa suite auraient droit à leur sécurité. Cela équivaudrait à aller chez soi et de descendre (c’est du parlé local) en étranger chez … des étrangers !

Cette proposition de la Minusma vidait le périple du PM desa substance. Et l’équation était claire : mettre la malianité de Kidal entre parenthèse, loger chez des étrangers et avoir sa sécurité assurée, sa vie sauve. Ou alors, affirmer la malianité de Kidal au risque de sa vie. Mara a choisi et Minusma a été énervée contre lui : il voulait risquer sa vie ? Il serait servi ! Et Mara a été servi.

Il a donc quitté le camp de la Minusma pour aller vers celui des forces armées et de sécurité du Mali pour aller se frotter aux uniformes (il paraît que les soldats en étaient émus aux larmes). Fils d’officier, Moussa Mara n’est pas un étranger chez les militaires. Il était accompagné sur le trajet par des forces de la Minusma et leurs blindés. Après une séance de travail avec des éléments en uniformes, la délégation du PM se dirigea vers le gouvernorat. C’est en ce moment que des tirs sur le dit gouvernorat ont débuté. La Minusma avisa le Pm des tirs nourris et lui proposa ceci : montez dans nos blindés et allons dans notre camp. Mais, les administrateurs sont déjà dans le gouvernorat : Mara se sauve et laisse les leur sort ? Une fois au camp de la Minusma, il s’envole vers Gao.

Laisse tomber et viens chez nous
Face à la proposition sécurisante (mais lâche) du « c’est dangereux là-bas, laisse tomber et viens te refugier chez nous », Mara fit une contre proposition : puisque vous disposez de blindés, accompagnez moi plutôt au gouvernorat. Refus bien sûr de la Minusma. Mara aussi refusera de les suivre.

C’est donc sous le feu nourri que la délégation arrivera au gouvernorat. C’est sous le feu nourri que Mara tiendra sa séance de travail avec les administrateurs et la société civile. Et c’est sous le même feu qu’en après-midi il sortira avec sa délégation pour regagner le camp de la Minusma d’où ils devaient décoller pour Gao. Et une fois sur -place au camp de la Minusma- pour s’envoler, on lui dit que le temps était mauvais et il fallait attendre demain.

Une fois de plus, la Minusma lui fit une proposition : passez la nuit chez nous ici, c’est dangereux dehors. Nouveau remerciement de Mara : il a préféré braver le danger pour aller dormir (dormir !) chez les hommes en uniformes. Coucher dans le camp malien sous garde des Fas maliens. Il va sans dire que ce geste de Mara a touché les braves éléments maliens et ils ont veillé sur lui comme sur la prunelle de leurs yeux : ils n’avaient jamais pareil depuis des lustres.

Mais, revenons à l’épisode tragique de la journée du samedi 17 : c’est lorsque Mara a quitté le gouvernorat pour aller emprunter l’hélicoptère du retour à Gao que la coalition azawadiste a investi le gouvernorat. Chacun sait ce qu’elle y a fait. Une question reste posée: depuis Konna la libération des régions nord et le refus de l’accès de Kidal à l’armée malienne à sa guise, c’est la Minusma qui assurait la sécurité du gouvernorat. Alors pourquoi ce samedi 17 elle a abandonné ce poste ? Subsidiaire : les forces azawado-islamistes ont-elles reçu le feu vert pour tirer à volonté.

Amadou Tall

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