Déjà Alpha le premier avait voulu organiser un référendum constitutionnel pour améliorer le système démocratique malien. Mal lui en prit car il fut accusé par l’opposition radicale incarnée par le coppo de tripatouiller les textes pour se maintenir au pouvoir. Il ravala alors ses ambitions et partit sur la pointe des pieds sans même crier gare. Son successeur ATT emboucha la même trompette. Bien qu’il fut accusé lui aussi de vouloir s’incruster à vie, il alla plus loin en mettant sur pied une commission d’experts chargée d’étudier les amendements à la Constitution du 25 février 1992. ATT voulait organiser un référendum couplé aux élections présidentielle et législatives. Mais son expérience tourna court à cause des tristes événements de mars 2012.
A sa suite, les nouvelles autorités issues des dernières élections générales ont repris le flambeau et veulent relancer le processus des réformes. En effet, à la lumière de la pratique politique, la révision constitutionnelle est devenue nécessaire pour redresser une démocratie unijambiste qui pourtant était considérée autrefois comme modèle dans le monde. Il s’agit aussi de moraliser la vie politique. A titre d’exemple il faut mettre fin au vagabondage politique que d’aucuns appellent par euphémisme transhumance comme s’il s’agissait de la traversée des bœufs à Diafarabé. Tous les partis politiques ont été victimes de ce fléau.
Dans ce noble combat pour la démocratie, le mouvement pour le développement et la citoyenneté n’est pas resté en marge.
Créée le 9 juin 2011, cette association apolitique et à but non lucratif a pour objectifs le développement de la culture de la citoyenneté, la protection de l’environnement, le développement durable et la prise de conscience des jeunes. Ses activités sont axées sur l’assainissement, le reboisement, la sensibilisation autour de la paix et de la réconciliation nationale. C’est ainsi que l’association envisage d’organiser bientôt des causeries débats avec trois écoles fondamentales. Il s’agit de l’école privée Malick Gaye Fall dans le district de Bamako, l’école fondamentale de Tienfala et celle de Dinadouga dans la région de Koulikoro. Ces conférences porteront sur la portée et le sens des symboles de l’Etat dans le cadre de la citoyenneté.
Crise sécuritaire et institutionnelle oblige, l’élan des jeunes du Modeci a été brisé par le coup d’Etat de mars 2012. Avec le retour à la normalisation le président Hamidou Djimdé et ses camarades veulent sortir de l’hibernation pour reprendre le flambeau des réformes. Depuis 2011, ils sont sur le terrain pour expliquer d’atelier en atelier le contenu du projet de révision de la Constitution de concert avec les experts du MARP (mission d’appui aux réformes politiques). Ils ont aussi fait des propositions pertinentes dans ce cadre comme la gratuité et la laïcité de l’enseignement public, la nationalité et l’âge du candidat à l’élection présidentielle, l’introduction des langues nationales comme langues d’expression officielle. » D’abord le Mali, ensuite le Mali, toujours le Mali « , c’est la devise du Modeci. Quelque chose qui sonne comme un autre air bien connu: » Le Mali d’abord « .