Il reste encore du chemin à faire pour gagner la lutte contre la fraude aux examens en milieu scolaire. La preuve vient à nouveau d’être administrée par les fuites de certains sujets du DEF (Diplôme d’études fondamentales) dont les épreuves se sont déroulées la semaine dernière. La nouvelle a rapidement fait le tour de la ville de Bamako mercredi dernier : des candidats auraient été en possession des sujets de géographie et d’histoire avant les épreuves. Des informations difficiles à vérifier surtout que du côté du ministère de l’Education nationale le mutisme était de rigueur.
Nous nous sommes donc transportés en Commune II de Bamako où étaient signalé des fuites. Au centre d’examen de Djélibougou, des surveillants ont confirmé la réalité des fuites. Ils assurent avoir pris en flagrant délit des candidats en salle avec des sujets d’examens avant les épreuves. Les surveillants qui ont accepté de parler sous le couvert de l’anonymat, disent avoir même découvert réseau qui multipliait illégalement les sujets d’examen. Munis de ces affirmations, nous nous sommes rendus au Centre national des concours et examens scolaires. Nos tentatives pour recouper les informations recueillies sur le terrain ont été vaines. Pendant deux jours (jeudi et vendredi), nous n’a pas pu avoir d’interlocuteur au niveau du centre.
Nous nous sommes donc tournés vers le ministère de l’Education nationale. Là, un haut responsable, sous couvert d’anonymat, a confirmé des fuites de sujets sans pouvoir, cependant, en situer l’ampleur. Des enquêtes sont en cours cet effet qui devraient également permettre de situer les responsabilités, a-t-il assuré.
Quelle que soit l’ampleur de la tricherie, le DEF 2014 dans le District de Bamako restera entaché par l’ombre de la fraude. Il est dommage que la suspicion plane sur tout le monde du fait des agissements irresponsables de quelques uns.
Vendredi dans l’après-midi, le ministère de l’Education nationale annonçait qu’il animera une conférence de presse samedi. Quelques heures plus tard, le département informait que ladite conférence de presse avait été reportée. Elle n’aura lieu qu’après le … Bac. Le déficit de communication ne fait qu’amplifier les rumeurs sur l’ampleur des fuites. D’aucuns assurent que la fraude a été générale. Pas seulement dans la capitale, mais même dans certaines capitales régionales dont Gao. Son ampleur serait-elle que les autorités scolaires envisageraient la reprise des épreuves.