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Opération de Saisie des véhicules de service : Un boucan sur fond bleu
Publié le mardi 10 juin 2014  |  Le Tjikan


© aBamako.com par A.S
Coopération Mali/Chine: Remise de don au Mali
Bamako, le 15 mai 2014. Ecole de police. L`ambassade de Chine a remis les clefs de véhicules au gouvernement du Mali. La cérémonie a été présidée par le PM Moussa Mara.


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Le samedi dernier dès le matin de bonne heure, une unité mixte composée de plus d’une centaine d’agents de la police et de la gendarmerie nationale ont procédé à la saisie des véhicules de service, octroyés aux responsables administratifs du pays. L’opération a concerné les véhicules de service, fond bleu de série « K ». Une opération « coup de poing » dédiée, selon le motif avancé, à mettre fin à l’usage abusif des véhicules de services. Une mesure mal colportée.

Cette procédure qui a consisté à immobiliser systématiquement les véhicules de fond bleu a causé pas mal de désagréments et de torts tout au long de la journée du samedi chez des hauts cadres administratifs, détenteurs desdits véhicules. Au nom de quel ordre ?

En effet, la centaine d’agents de contrôle de la circulation routière avaient cerné les différents grands carrefours et les abords des grandes artères du district de Bamako, saisi plus d’une centaine de véhicules conduits à la fourrière. Raison évoquée, « l’opération s’inscrit en droite ligne de la volonté des autorités du pays de remettre de l’ordre dans l’usage des biens publics ». A la compagnie de circulation routière (CCR), on n’a pas cherché à comprendre la moindre explication, fournie par les occupants de ces véhicules.

Pour bon nombre d’observateurs, cette opération du samedi a causé plus de dégâts que de solutions. La mesure n’a pas été prise dans des conditions opinées. Elle n’est non plus essentielle. Les agents des forces de l’ordre n’ont daigné rien comprendre sur les motifs de circulation de certains véhicules le week-end. Un véhicule, faut-il le dire, peut être en mission à tout moment (même les week-ends). Quelle est l’opportunité de la mesure de cette manière?

La mesure du week-end dernier aura perturbé plusieurs activités d’intérêt national, notamment dans le monde de l’éducation ou les responsables des examens scolaires étaient en pleine préparation de l’examen du Bac 2014. C’est le samedi que les chefs de centre devaient finaliser toutes les préparations, y compris l’acheminement des différents matériels ayant trait à l’examen. Les véhicules de l’éducation qui étaient en mouvement ce samedi en ont fait les frais de cette mesure.
A la sortie de Bamako sur la route de Segou par exemple, plusieurs véhicules missionnaires en partance à l’intérieur du pays n’ont pas pu sortir de Bamako, faute de la mesure. On signale que même les véhicules de reportage de l’ORTM avaient été immobilisés. Pour une mesure qui du moins n’ira de l’avant. Que cherche-t-on au sommet de l’Etat alors? Cette mesure ne constitue-t-elle pas à jeter de la poudre aux yeux des maliens ?

La lutte contre l’hémorragie des finances publiques au Mali ne se fait pas par de telle mesure, qui vise tout simplement à empêcher le bon fonctionnement de certaines administrations publiques. On doit d’abord veiller aux frais engagés dans les dotations en carburant et l’entretien des véhicules.
Daniel Kouriba

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