IBK l’a confié aux partis de sa mouvance : Soumeymou Boubèye Maiga a été limogé et n’a pas démissionné. Mais on s’attendait à ce que cet homme, réputé stratège, se taise au moins pour un instant. Il ne semble pas avoir compris, hélas!, que son silence aurait été plus impressionnant que ses propos car nul ne sait ce que cache, projette ou pense un homme de pouvoir qui garde la silence.
Mais voilà: dès le lendemain de son renvoi, Boubèye demande, à grand renfort de déclarations médiatiques, une commission d’enquête sur la tragédie de Kidal. Le plus grave, c’est qu’il prétend détenir des SMS qu’il se propose de livrer aux députés et qui compromettraient les plus hautes autorités quant à l’ordre d’attaquer Kidal. Petit problème : écouter et utiliser des communications privées constitue un délit pénal pour lequel Boubèye pourrait encourir, en cas de poursuites, 5 ans de prison. L’ignorerait-il ? On ne sait.
En fait, Boubèye semble vouloir effrayer le chef de l’Etat avec lequel il a engagé un bras de fer public. Dans cette guéguerre, il souffre de deux handicaps: il ne bénéficie pas, de ses propres aveux sur une radio de la place, d’un quelconque soutien populaire; en outre, c’est lui-même qui a signé les contrats les plus sulfureux passés ces derniers mois: le contrat d’armement de 69 milliards révélé par votre journal et celui du Boeing présidentiel.
Pour le moment, IBK ne lui a retiré ni sa liberté (quoiqu’une rumeur contraire ait couru), ni ses députés. Il s’est contenté de retirer à Boubèye sa garde prétorienne.
Du coup, l’homme ne dort plus chez lui, devenu un désert. Craint-il une visite de courtoisie des ex-putschistes qui lui souhaitent le paradis ?