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Mali/Guinée-Bissau/CEDEAO : Des défiances payantes
Publié le lundi 7 mai 2012   |  L’Observateur Paalga


CEDEAO:
© Getty Images par DR
CEDEAO: Les leaders politiques et les militaires Maliens se retrouvent chez Compaoré.
14 avril 2012. Ouagadougou,Burkina Faso.Le Président Blaise Compaoré ,médiateur dans la crise Malienne a rencontré les militaires et les politiciens Malien pour réfléchir sur la sortie de crise.


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Les troupes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) seront déployées au Mali dès que Bamako en fera la demande ; encore faudra-t-il qu’il le fasse un jour, et, même alors, sous réserve pour la CEDEAO de trouver des financements pour ce faire. En d’autres termes, si tel n’est pas le cas, la fameuse force d’attente de la Communauté restera au stade de projet.

Le moins qu’on puisse dire de cette nouvelle formulation de la décision communautaire d’envoyer des militaires au Mali est qu’elle a vraiment de quoi satisfaire le capitaine Sanogo et compagnie ; qui ne demandent que la logistique, c’est-à-dire l’ensemble des moyens permettant de ravitailler, transporter et loger une armée en campagne ainsi que d’assurer le traitement médical du personne pour, éventuellement, faire face aux mouvements rebelles dans le nord de leur pays, le MNLA, le FLNA, Ansardine, AQMI... Reprendre avec leurs seules troupes le Nord aux rebelles serait une catharsis collective qui permettrait de redonner cette confiance perdue non seulement à l’armée malienne en elle-même, mais aussi et surtout au peuple malien à son armée, à sa capacité à garantir l’intégrité territoriale du pays et la sécurité de toutes ses populations.

C’est pourquoi la Communauté a eu tort d’avoir voulu envoyer tout de suite sa force pour éventuellement affronter les rebelles.

Autre motif de satisfaction que l’ex-junte pourrait tirer des conclusions du sommet de Dakar, tenu jeudi passé : plus aucune référence ne serait faite à la transition de 12 mois, annoncée lors de la précédente rencontre des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest à Abidjan. Une nouvelle durée doit donc être déterminée, ce à quoi le médiateur, Blaise Compaoré, et une délégation de l’ex-junte ne sont pas parvenus au lendemain de Dakar à Ouaga, ladite délégation ayant "souligné la nécessité de tenir compte, dans la détermination de la durée de la transition, du temps nécessaire à la restauration de l’intégrité territoriale et au parachèvement du processus électoral", c’est-à-dire combien de temps ?

Concernant la Guinée-Bissau aussi, à laquelle les chefs d’Etat ont refilé l’ex-transition malienne de 12 mois comme s’ils tiennent au chiffre 12 tel à la prunelle de leurs yeux, le sommet s’est montré réaliste pour obtenir le retour non plus au semblant de statu quo ante constitutionnel dirigé par l’ex-président intérimaire, Raïmundo Pereira, mais désormais à un ordre constitutionnel tout simplement : en effet, selon le communiqué final, "pour diriger la transition, le sommet recommande que l’Assemblée nationale renouvelle son bureau, et le nouveau président de l’Assemblée assurera la fonction de président par intérim, ensuite un premier ministre de consensus sera désigné pour conduire un gouvernement de large ouverture". De même, si la CEDEAO tient toujours à envoyer à Bissau des troupes pour garantir le retrait de la Misang (Mission angolaise) et assurer la sécurité de la transition, elle ne parle plus de délai alors que, pour le Sommet d’Abidjan, ça devait être "avec effet immédiat".

L’envoi des troupes et la durée des transitions auront donc été les pierres d’achoppement dans les rapports des militaires maliens et bissau-guinées avec la CEDEAO, qui aura battu en retraite plus d’une fois face aux défiances des nouveaux maîtres de Bamako et de Bissau.

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