Pas de gouvernement inclusif, pas d’armes, tel était le mot d’ordre ambigu des chefs d’Etat de la CEDEAO. C’est la raison pour laquelle les armes commandées par le gouvernement Cheik Modibo Diarra, avaient été bloquées dans certains ports dont celui de Conakry. Interrogé, , le ministre délégué à la défense, Abdoul Kabélé Camara a fait des révélations aux services onusiens de renseignements. Les explications nous ont été révélées par nos sources très très confidentielles.
Selon lui, son pays n’a jamais « bloqué » d’armes destinées au Mali. Les équipements sont bien au port et sous la responsabilité de la CEDEAO a-t-il révélé. L’organisation sous-régionale craint que ces armes ne «tombent entre les mains de la junte » alors que le gouvernement inclusif n’a pas encore été mis en place. La Guinée doit donc attendre qu’un gouvernement légitime, reconnu de tous, à qui les livrer soit mis en place au Mali. En clair, tant que le gouvernement d’union nationale ne sera pas mis en place, le chargement ne quittera pas Conakry.
Toujours selon le ministre, ce schéma a été arrêté de commun accord entre la CEDEAO et certaines autorités maliennes. La partie guinéenne attend donc maintenant de recevoir une délégation officielle malienne qui fera l’inventaire des armes reçues. Après validation de cet inventaire, Conakry pourra procéder à la livraison, sur décision de la CEDEAO.
Concernant le fait qu’une délégation malienne ait été refoulée de la Guinée, le ministre dément cette information. M. Camara dit n’en avoir été informé ni officieusement encore moins officiellement.
Le président guinéen s’était exprimé il y a quelques jours sur la situation au Mali. Le Pr Alpha Condé avait affirmé son souhait de voir le Mali retrouver très rapidement sa stabilité. Concernant l’affaire des armes bloquées, il a déclaré ne suivre que les instructions de la CEDEAO. Les armes du Mali restent donc pour le moment en Guinée où les autorités attendent le feu vert pour les faire acheminer vers Bamako.
Abdoulaye Niangaly