45 ans, marié et père de trois enfants, le nouveau ministre malien des affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly mesure bien la taille des responsabilités qui viennent de lui être confiées. On lui reproche d’être trop direct, c’est-à-dire trop bamanan. Pourtant, il est tout autre. Son regard vif, propre aux hommes pratiques, ne cache rien de son niveau d’intelligence, son sens de la responsabilité et son talent de communicateur.
De commerce facile, Tiéman appartient à la catégorie de jeunes au flair puissant dans les affaires. Ceux qui gagne et font gagner. S’il est précipité dans le landernau politique dès son jeune âge, il arrive hâtivement de croire qu’il y est arrivé par hasard. Même s’il l’a peut être hérité de son père, Moussa Balla Coulibaly, le sage du Kaarta, Tiéman a sans nul doute labouré son propre champs. Bardé d’un DESS en gestion, le nouveau diplomate est diplômé communication d’entreprise. Il doit sa parfaite maîtrise de la langue de Molière à une licence en lettre et langues.
« Avec ce jeune là, la diplomatie malienne ira plus loin que jamais. Tiéman a de l’ambition et de la culture. Il rivalisera Feu Me Alioune Blondin Beye. » Voilà ce que nous confiait, un intellectuel de même trame que le jeune Tiéman.
Ce témoignage s’illustre par le parcours peu connu de ce journaliste nouvellement arrivé dans la diplomatie.
Président de l’Union pour le Démocratie et le Développement jusqu’à sa nomination au gouvernement, Tiéman est également vice président du FDR dans lequel il a dû se frotter à des esprits parfois obtus et chagrins. Jamais dans la compromission ni dans l’extrémisme stérile, Tiéman est aguerri aux chocs des idées. Toute chose qui lui permettra de regarder droit dans les yeux ses homologues d’où qu’il soit. On peut lui reprocher d’être trop franc et direct, mais l’homme est capable de se surpasser aux grés des intérêts de son pays. Ce mordu de la lecture connaît parfaitement l’ABC des relations internationales. Il ne lui sera pas éprouvant de s’adapter très rapidement au nouveau style qui s’impose en diplomatie. Bourreau du travail, Tiéman n’a pas souvent pas eu trop de temps pour sa petite famille. En affaire, il s’est adapté à tous les styles. Il est Président du Groupe Stellis une agence de communication installée au Mali, en Guinée et au Burkina Faso créée en 2006.
Rapellons qu’il est Vice-président du Conseil National du Patronat du Mali, chargé des relations extérieures, Administrateur au conseil d’administration de plusieurs société dont Ciments et Matériaux du Mali (filiale du Groupe Vicat), Transports Sénégal Mali, Asam sa.
Gérant-directeur d’Antarès sarl, Tiéman est également Directeur général des Industries Kulubali SA (holding familiale). Au paravant, il fut Directeur de Panafcom Young & Rubicam Mali Administrateur Général Europe Handling Mali, franchise du Groupe Europe Handling au Mali (filiale du Groupe CRIT).
Aux affaires étrangères d’énormes défis l’attendent et son son chemin est parsemé d’embuche. Pour s’en sortir, Tiéman doit à priori se mettre à l’esprit qu’il aura en face un syndicat très exigeant, et des diplomates jaloux de leurs privilèges. C’est seulement après qu’il pourra nettoyer les écuries d’Augias. Bon vent grand frère !
Abdoulaye Niangaly