Une interview d’Ishaga Thiam, administrateur général de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT), filiale nord-est de Koutiala.
Les Echos : Comment se porte la campagne agricole dans la zone de Koutiala ?
Ishaga Thiam : Nous remercions le bon Dieu qui nous a gratifiés d’une bonne pluviométrie. Aujourd’hui, on peut dire que la campagne pluviométrique a bien démarré à Koutiala. Il y a des années qu’on n’avait pas assistées à une telle situation favorable de démarrage de la campagne. Le fait que les pluies se soient installées précocement a permis aux gens de cultiver précocement. Au 30 juin, on était à un excellent niveau de réalisation. Il ne restait juste que quelques semis à faire sinon pratiquement tout avait été semé. Cela est dû au fait que nous n’avons connu de problème majeur sur le plan de la pluviométrie. Certes il y a eu quelques poches de sécheresse ça et là, mais cela est inhérent à toute campagne.
Les Echos : En plus de la bonne pluviométrie, qu’est-ce qui a aussi contribué au bon démarrage de la campagne à votre avis ?
I. T. : Pour cette campagne au niveau de la zone de Koutiala comme au niveau de toutes les zones CMDT en général, il faut saluer l’effort de l’Etat qui, depuis l’année dernière, a fixé le prix aux producteurs, pour le coton à 255 F CFA/kg. Et en acceptant de subventionner l’engrais dont le sac est vendu au comptant à 12 500 F CFA. Nous avons aussi été accompagnés par l’Union nationale des producteurs de coton que je salue au passage.
Suite à l’application de la caution solidaire, certains producteurs n’étaient pas rentrés en possession de leur dû. L’Union a accepté de puiser dans son fonds de soutien la somme de 3 milliards de F CFA pour la répartir entre les producteurs en guise d’aide interne. Cela aussi a permis de résoudre beaucoup de problèmes. Cet état de fait a également contribué à la relance effective de la campagne.
Les Echos : Certains producteurs se plaignent de n’avoir reçu les engrais à temps. Qu’en dites-vous ?
I. T. : Contrairement à ce que certains pensent, cette année nous avons reçu les intrants coton et les intrants céréales à hauteur de souhait. Mais le problème est que le démarrage a été très bon. Quand le démarrage est très bon, les gens ont tendance à dépasser ce qu’ils avaient projeté au plan de campagne. Cela crée toujours des crises de tension autour des engrais. Malgré tout, nous avons fait des efforts pour pouvoir faire face à cette situation en fonction des moyens dont nous disposons.
Sinon nous avons pu satisfaire le plan de campagne à 100 %. Nous venons juste de payer aux producteurs un complément de prix qui est un net à payer d’environ 3 milliards que nous venons d’injecter dans l’économie de Koutiala. En tout cas, on est dans une dynamique de relance, et cette dynamique est soutenue à tous les niveaux. Que ce soit l’Etat, les producteurs ou les travailleurs de la CMDT, tout le monde est engagé à tous les niveaux pour que les objectifs qu’on s’est fixés soient atteints.
Les Echos : Quels sont au juste les objectifs que vous vous êtes fixés ?
I. T. : Dans la campagne il n’y a pas que le coton. Cette année nous nous sommes fixés l’objectif d’atteindre les 680 000 tonnes de céréales dans la zone de Koutiala. Au vu des réalisations, on a presque dépassé le plan de campagne. Nous pensons pouvoir satisfaire le besoin local et dégager un important excédent céréalier pour les autres zones afin de couvrir les besoins alimentaires du pays. Cela un message fort que nous avons donné à tous les niveaux.
Et Dieu merci si la pluviométrie maintient ce cap jusqu’aux mois de septembre, octobre, nous pensons pouvoir faire de très bonnes récoltes pour le coton aussi bien que pour les céréales. Concernant le coton, le plan de campagne a été satisfait à 100 %. On a environ 183 000 ha semés pour une production attendue de 192 000 tonnes.
Le cotonnier est au stade bouton-floro et capsulaison pour les premiers semis. Le maïs est à l’épiaison voire à maturité pour les premiers semis. Le mil et le sorgho sont au stade montaison. Je pense que l’allure de la campagne est très satisfaisante. Nous prions le bon Dieu pour que la pluviométrie puisse se prolonger jusqu’au mois d’octobre.
KOUTIALA
